Facebook News : les journalistes remplacés par des algorithmes

Le géant de la tech Meta a informé plusieurs éditeurs de sa décision de mettre fin à ses contrats de curation d’actualités dans Facebook News.

Facebook News est un fil info réservé à des contenus journalistiques lancé en France en février dernier. Meta avait indiqué à l'époque vouloir « s’appuyer sur ses efforts pour soutenir le journalisme national et local, afin de créer plus de valeur pour les éditeurs qui choisissent d’utiliser ses plateformes pour soutenir leurs objectifs commerciaux. »

Depuis, Meta a visiblement changé son fusil d’épaule. Le groupe a décidé de remplacer les journalistes chargés de la curation des actualités de Facebook News par des algorithmes. Le groupe mettra fin aux contrats de plusieurs organismes de presse dès le 1er janvier 2023 au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en France. À partir de cette date, l'onglet sera généré par de l’Intelligence Artificielle. Le Figaro a notamment révélé que le contrat de Media Services, une filiale de l’AFP chargée de vérifier des contenus, ne sera pas renouvelé. Le New York Times, le Wall Street Journal et le Washington Post ont quant à eux été prévenus en juin. 

Meta en a fini de l’actualité

Un porte-parole de l’Alliance de la Presse d’Information Générale a regretté, dans une déclaration envoyée au Figaro, « que Facebook choisisse de ne pas donner plus de place à l’information, notamment via la visibilité de son service Facebook News. Les éditeurs restent évidemment des partenaires stratégiques pour les plateformes et les régulateurs, en particulier dans le contexte de l’application des textes européens ».

L'actualité n'est plus une priorité et Meta se concentre plutôt sur la diffusion de vidéos courtes sur les murs des utilisateurs afin de concurrencer TikTok. C’est aussi un moyen pour le groupe de faire quelques économies substantielles, alors qu'il rencontre des difficultés. Meta avait par exemple signé en 2019, des contrats avec le Washington Post (15 millions d’euros), le New York Times  (20 millions d’euros), et le Wall Street Journal (10 millions d’euros). Ce désintérêt soudain pour les actualités intervient également dans un contexte où les États travaillent de plus en plus à forcer la rémunération des éditeurs. En France, Meta est déjà obligé de rémunérer ces derniers en vertu du droit voisin. En Australie, une loi allant dans ce sens a été votée en février 2021. Le 21 octobre dernier, Meta est même aller jusqu'à menacer de bloquer des contenus journalistiques au Canada si une loi visant à le forcer à rémunérer les médias diffusant du contenu sur sa plateforme était votée.