JEDI : AWS a-t-il été floué sur ordre de Donald Trump ?

On sait le président américain très remonté contre Jeff Bezos, mais cette inimitié a-t-elle pu coûter à AWS un contrat de 10 milliards de dollars avec le Pentagone ? Oui, à en croire un assistant de l’ancien Secrétaire à la Défense James Mattis, à qui Donald Trump aurait demandé de « niquer Amazon ».

Vendredi, le Department of Defense a annoncé avoir attribué à Microsoft le fameux contrat JEDI, Joint Enterprise Defense Infrastructure, portant sur la mise en place d’une infrastructure cloud pour le compte du Pentagone et représentant quelque 10 milliards de dollars sur 10 ans. Un juteux contrat qui avait attiré Microsoft, Oracle, IBM, Google ou encore AWS. Et aux dernières nouvelles, celui-ci faisait la course en tête.

La décision du DoD a été une surprise pour de nombreux observateurs. Mais peut-être Azure a-t-il prévalu sur AWS auprès des pontes du Pentagone. Ou peut-être l’enquête sur un éventuel trucage de l’appel d’offres en faveur de l’entreprise de Jeff Bezos a-t-elle joué en sa défaveur. Ou bien Donald Trump a-t-il explicitement exigé que AWS n’emporte pas le contrat, comme l’écrit Guy Snodgrass.

Par ordre de la Maison Blanche

Cet assistant de l’ancien Secrétaire à la Défense James Mathis rapporte dans un livre à paraître mais dont la presse américaine a obtenu les bonnes feuilles, qu’à l’été 2018 Donald Trump a appelé James Mattis lui ordonnant de « niquer Amazon » (« screw Amazon » dans le texte) et d’empêcher le géant du e-commerce de remporter l’appel d’offres de JEDI.

Avant même l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, il existait une inimitié entre le candidat et Jeff Bezos, patron d’Amazon mais aussi propriétaire du Washington Post, journal ayant fait campagne contre Trump. Lequel promettait, une fois élu, qu’Amazon aurait « beaucoup de problèmes ». Quitte à truquer une attribution de marché ? Guy Snodgrass l’assure et ajoute qu’il s’agit même de la raison véritable de la démission de Mattis en décembre 2018, le Secrétaire à la Défense ayant indiqué au président préférer jouer dans les règles.