SFR sur le point de passer une partie de ses équipes en chômage partiel

A en croire les syndicats, l’opérateur s’apprêterait à opter pour le chômage partiel pour un grand nombre de ses salariés. Une décision polémique, salariés et syndicats reprochant à la direction de SFR une posture opportuniste, visant à profiter des mesures d’aide mises en place par le gouvernement.

Alors que l’on nous rabâche, souvent à tort, que les réseaux sont menacés de congestion, SFR serait sur le point de prendre une décision à contresens. L’opérateur s’apprêterait en effet à faire basculer entre 40 et 60%, selon les sources, de ses effectifs en chômage partiel.

Reuters a pu consulter le mail interne envoyé par Grégory Rabuel, directeur général de SFR, qui y explique avoir « décidé de recourir au chômage partiel à compter du 23 mars pour un grand nombre d’entre vous ou plus progressivement pour certains sur une partie de nos activités ».  

SFR s’est refusé à tout commentaire. Cette décision s’explique en effet difficilement : l’opérateur, comme ses concurrents, profite de revenus constants assurés par sa base d’abonnés particuliers, qui coincés chez eux ne risquent pas de résilier leur abonnement, sans compter ses clients professionnels.

Opportunisme

« Le Plan de Continuité d’Activité (PCA), destiné à sécuriser les activités prioritaires du groupe et des personnels concourants à ses activités, notamment la fourniture d’infrastructures permettant le bon fonctionnement de l’Etat et de la Nation, est activé à compter de ce lundi » assurait pourtant l’opérateur dans un communiqué. Du côté des syndicats, c’est la consternation.

Dans un communiqué, SUD et la CGT dénonce le fait que, « par cette décision, SFR ferait prendre en charge par la solidarité nationale, les salaires versés aux personnes concernées en puisant dans les caisses de l'état et de la sécurité sociale. Pourtant, les opérateurs télécoms font partie des entreprises les moins impactées financièrement par l'épidémie de Coronavirus ».

Même son de cloche du côté de la CFDT. « Il y a manifestement un effet d’aubaine, un opportunisme » s’indigne ainsi Xavier Courtillat, délégué syndical central CFDT chez SFR. Car aux yeux des syndicats cette décision n’a qu’un but : profiter des mesures gouvernementales et des aides aux entreprises ayant recours au chômage partiel.