Covid-19 : la modération sur Twitter c’est terminé

La direction du réseau social a expliqué dans un communiqué que le règlement sur les informations trompeuses concerant la Covid-19 ne serait plus appliqué.

C'est un nouveau coup porté à la modération sur Twitter. La direction de l’oiseau bleu a indiqué dans un court communiqué, que sa politique visant à lutter la désinformation sur la Covid-19 ne s’appliquait plus : « à partir du 23 novembre 2022, Twitter n’applique plus le règlement concernant les informations trompeuses sur le Covid-19. ». Jusqu’ici, le réseau social signalait et retirerait les messages contenant de la désinformation sur les vaccins contre le virus et suspendait les comptes concernés au bout de cinq rappels à l’ordre.  

Bientôt 11 000 comptes restaurés ?

« Mauvaise nouvelle - il semble que Twitter vient de mettre à jour sa politique d'information trompeuse indiquant que la désinformation #COVID19 ne sera plus appliquée. Les 11 000 comptes qui ont été suspendus en vertu de l'ancienne politique seront bientôt restaurés. », s’est inquiété dans un tweet l’épidémiologiste américain Eric Feigl-Ding.

Elon Musk, qui se décrit comme un absolutiste de la liberté d’expression, veut faire de Twitter un espace où tous peuvent s’exprimer. D’après la newsletter spécialisée Platformer, que l’AFP a pu consulter, le fantasque milliardaire a demandé aux ingénieurs de Twitter de rétablir 62 000 comptes bannis pour des infractions répétées. Elon Musk avait pourtant assuré, quelques temps après être arrivé à la tête de Twitter, que les comptes bannis ne seraient pas rétablis avant la création d’un conseil de modération. Mais depuis, le patron de Tesla a changé son fusil d’épaule et licencié près de 65% des effectifs de Twitter, limitant de fait les capacités de modération de la plateforme.

Twitter perdant

Ces atteintes répétées aux capacités de modération de Twitter ne sont pas sans conséquences sur les finances déjà fragiles de l'entreprise. Car la modération est une source d'inquiétude majeure pour les annonceurs qui ne veulent pas être associés à une plateforme où des points de vue controversés ont droit de cité. Selon des analyses du Washington Post, un tiers des annonceurs traditionnels n’ont plus pris d’espaces publicitaires sur la plateforme depuis au moins deux semaines. Et Twitter aurait perdu 50 de ses 100 plus grands annonceurs depuis l’arrivée d’Elon Musk. Problématique, alors que le réseau social tire 90% de ses revenus de la publicité.

Côté régulateur, en France, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) s’est inquiétée de « la capacité de Twitter à maintenir un environnement sûr pour les utilisateurs de son service » dans un courrier envoyé le 18 novembre au siège européen de l’oiseau bleu. En outre, l'Arcom a rappelé à Twitter son obligation d’appliquer la loi européenne sur les services numériques (DSA) à l’été 2023. Un texte qui doit limiter la diffusion de contenus illicites, entre autres.