Installer AWS ou Azure dans son propre datacenter, idée géniale ou idiote ?

Le Cloud public s’invite dans les infrastructures privées des entreprises. Après Microsoft, c’est au tour d’AWS de proposer un service cloud public sous forme de serveur matériel. Est-ce là le moyen de faire tomber les derniers bastions qui résistent encore au Cloud public ?

C’est à la fin de sa keynote que Andy Jassy, CEO d’AWS, accompagné de Pat Gelsinger, CEO de VMware, a dévoilé ce qui fut l’annonce majeure de l’édition 2018 d’AWS re:Invent : les serveurs AWS Outposts.

L’idée de vouloir répliquer l’infrastructure Amazon Web Service ou Microsoft Azure dans son propre datacenter peut paraître absurde. Installer une infrastructure de Cloud public en interne, c’est a priori bénéficier des mêmes services. Mais surtout de faire une croix sur l’avantage financier du Cloud public qui est de ne pas avoir à faire l’investissement initial… mais sans plus bénéficier de l’élasticité infinie du Cloud public. Pourtant, l’idée fait son chemin. Après Microsoft, c’est au tour d’Amazon Web Services de préparer une offre hardware pour proposer ses applications cloud sous forme de serveurs préinstallés.

Amazon crée la surprise à Las Vegas

C’est lors de sa grande conférence annuelle AWS re:Invent 2018 en novembre dernier qu’Amazon a dévoilé AWS Outposts, son Infrastructure as a Service à déployer sur site. L’offre Outposts ne sera disponible que courant 2019 et, bien évidemment, tout le portefeuille de services AWS ne sera bien évidemment pas disponible sur une machine Outposts. « Le cœur de l’offre est constitué d’EC2 et EBS pour la partie stockage, viennent ensuite les services bâtis au-dessus : RDS comme base de données managée, EKS pour le Kubernetes managé, EMR pour MapReduce et SageMaker », détaille Stephan Hadinger, Manager Solutions Architecture chez Amazon Web Services. « Nous avons annoncé le support des instances C5, M5, R5 qui sont basées sur notre nouvel hyperviseur Nitro qui justement nous a permis d’aller un cran plus loin en termes de sécurité, avec la possibilité d’installer des serveurs dans des bâtiments qui ne sont plus sous le contrôle d’AWS. » En revanche, il n’y aura pas des services tels que DynamoDB qui, par essence, reposent sur une architecture distribuée sur un grand nombre de machines, ce qui n’a pas de sens sur Outposts.

La solution sera disponible en deux versions : cette version EC2, mais aussi une version VMware qui sera une extension à l’offre « VMware Cloud on AWS ». Mais on sait peu de choses sur le hardware qui sera proposé. Celui-ci devrait être fourni par AWS et sera directement inspiré des machines exploitées par l’Américain dans ses datacenters.