Free Flex : l’UFC Que-Choisir appelle à la vigilance

Au début du mois, Free Mobile lançait une toute nouvelle offre de location (avec option d’achat) de mobile. Nous n’avons pas été les seuls à tiquer puisque l’association de défense des consommateurs UFC Que-Choisir tire la sonnette d’alarme quant à plusieurs risques que présente cette offre ô combien alléchante.

Après une première tentative dans la location de terminaux mobiles en 2013, Free Mobile a décidé début juillet de retenter l’expérience avec une nouvelle offre baptisée Free Flex. Celle-ci permet au client « d’acquérir un téléphone en étalant son prix sans aucun frais, grâce à la location avec option d’achat » assorti d’un forfait Free.

Free propose ainsi côte à côte ses forfaits habituels sans engagement, avec un smartphone dont « les mensualités du forfait sont distinctes de celles du mobile Flexibilité » et étalé sans frais sur 24 mois. Forfait et mobile sont décorrélés, ce qui évite à l’opérateur d’être accusé de ce qu’il reproche à ses concurrents depuis dix ans : le subventionnement de terminaux mobiles.

LOA

Toutefois, nous n’avions pu nous empêcher de tiquer devant cette nouvelle offre, et nous ne sommes apparemment pas les seuls puisque l’UFC Que-Choisir vient de se pencher sur Flex. Et appelle à la vigilance sur plusieurs points. D’autant que l’offre est loin d’être totalement lisible : en sont ainsi exclus les forfaits à 0 et à 2 euros, ce qui aux yeux du profane pourrait ressembler à une pratique conditionnant la location d’un smartphone à un forfait plus onéreux.

L’UFC note toutefois que cette offre a l’avantage, sur les LOA classiques, de faire finalement payer à l’abonné le téléphone au prix « qu’il aurait déboursé s’il l’avait acheté au comptant ». Et l’association de citer l’exemple de l’iPhone 12, « l’apport est de 259 €, chaque mensualité de 19,99 € et l’option d’achat de 100 €, pour un montant total de 839 € ». Et pas un centime de plus par rapport au prix du marché. Et ce sans s’engager sur un forfait mobile.

Il a Free, il a pas tout compris

Mais, car il y a toujours un mais, l’UFC Que-Choisir signale un certain nombre de points problématiques, à commencer par le fait que « l’abonné devra donc continuer à louer son téléphone jusqu’au terme des 24 mois, même s’il résilie son forfait mobile ». On pourra toutefois rétorquer à l’association que le client peut, soit régler les mensualités restantes et l’option d’achat pour devenir propriétaire du téléphone, soit restituer son mobile.

Or les conditions de restitution peuvent là encore poser problème puisque « Free est en droit d’appliquer des frais s’il estime que le téléphone a été abîmé. Or, le montant de ces frais n’est pas forcément connu à l’avance ». Un cas de figure déjà rencontré avec le service de location précédent de l’opérateur. En outre, tant que l’utilisateur est locataire du téléphone, Free en reste le propriétaire… « En cas de perte, de vol ou de casse, le préjudice sera à votre charge » souligne l’UFC.

D’autant que si l’utilisateur ne prend aucune décision au bout de 24 mois, il continuera de payer les mensualités. De fait, existe un risque que l’abonné finisse par payer son téléphone plus que son prix initial. Le collectif de défense des consommateurs en profite pour soulever un point intéressant du point de vue de la décision rendue par le tribunal en faveur de Free contre SFR, puisque « l’offre repose sur un crédit à la consommation, certes gratuit, mais qui engage le bénéficiaire et oblige l’opérateur à fournir un certain nombre d’informations ».