Hébergement des données : Atos remporte sa médaille aux JO

L’État et les organisateurs des JO-2024 de Paris ont confié l’hébergement des données sensibles au français Atos, préféré au chinois Alibaba. Explications. 

Le gouvernement et le Comité d’organisation des Jeux olympiques ont tranché. La gestion des données sensibles des jeux de 2024 ira à Atos, au détriment du chinois Alibaba, a appris l’AFP de sources concordantes. Une entreprise française plutôt que chinoise pour gérer des données sensibles lors de jeux organisées à Paris ? Rien de surprenant. Et pourtant, les discussions ont duré plusieurs mois.

L'Anssi (l’Autorité nationale en matière de sécurité et de défense des systèmes d’information) s’était prononcée en faveur d'une gestion des données sensibles par un acteur français. Pourtant, dans un premier temps, c’est bien le géant chinois, sponsor officiel du Comité international olympique (CEO), qui était pressenti. Alibaba devait entre autres, abriter les données des personnes accréditées pour les JO et les paralympiques 2024. Mais face à la masse de données sensibles y figurant, comme les coordonnées de milliers d'invités, médias et autorités, les pouvoirs publics ont pris peur.

Des craintes d’espionnage

Dans un rapport remis cette été par la Cour des comptes sur la sécurité, que l’AFP a pu consulter, il était expliqué que le fichier des accrédités traitera « un important volume de données personnelles et de données étatiques. Ces données présentent un caractère particulièrement sensible incompatible avec un hébergement par Alibaba ». La Cour évoque des risques « d’exfiltration des bases de données des systèmes d’information olympiques à des fins stratégiques ou d’espionnage économique, d’exploitation des interconnexions entre les systèmes d’information olympiques et ceux des services de l’État, voire de prépositionnement pour mener des actions ultérieures, ou encore de coupure du fonctionnement des infrastructures en cas de tensions internationales »

Les données seront donc hébergées sur le territoire français, dans le cloud de confiance d’Atos. Plus spécifiquement, celui dédié aux contrats militaires et sécuritaires avec l’État. Les données en transit elles, seront chiffrées. Et Alibaba devra payer Atos pour son rôle d’hébergeur. Alibaba conservera la gestion de toutes les autres données.