STMicroelectronics et GlobalFoundries veulent une usine à Grenoble

Les deux fondeurs ont signé un accord portant sur la construction d’une usine conjointe à Crolles, dans la région grenobloise. Un projet à plusieurs milliards d’euros soutenu par l’Etat et par l’Union européenne.

Alors que la pénurie de composants électroniques est partie pour durer encore quelques temps, les fabricants de puces s’arment. Le franco-italien STMicroelectronics et l’américain GlobalFoundries viennent d’annoncer mettre en commun leurs ressources pour créer une usine du côté de Grenoble. Sise à Crolles, à proximité des installations existantes de STMicroelectronics, le nouveau site doit atteindre, selon le communiqué, « atteindre sa pleine capacité d'ici 2026, avec jusqu'à 620 000 tranches de 300 mm de production par an ».

En termes de production, environ 58 % de ce qui sortira de l’usine ira à GlobalFoundries, le reste à STM. Car si la capacité de fabrication sera exploitée conjointement et s’appuiera sur l'infrastructure existante du site STMicroelectronics à Crolles, « la nouvelle installation comprendra une capacité de fonderie dédiée à GF […] et sera gérée par le personnel de GF sur place » explique Thomas Caulfield, CEO du l’ex-fondeur d’AMD.

Pleine capacité en 2026

La nouvelle installation prendra en charge les technologies basées sur FD-SOI (conçue par LETI dans les années 80), notamment FDX de GlobalFoundries, ainsi que la feuille de route technologique complète de STMicroelectronics jusqu'à 18 nm, « qui devrait rester très demandée pour les applications automobiles, IoT et mobiles au cours des prochaines décennies ». Un millier d'emplois devraient ainsi être créés, bien qu'on puisse se demander comment les deux sociétés comptent les pourvoir, pénurie d'ingénieurs oblige. 

La création de cette nouvelle usine nécessitera selon les deux entreprises un investissement de plusieurs milliards d’euros, auquel participera, par « un soutien financier important », l’Etat français. « Cette installation contribuera fortement aux objectifs de la loi européenne sur les puces, y compris l'objectif que l'Europe atteigne 20 % de la production mondiale de semi-conducteurs d'ici 2030 » souligne le communiqué conjoint. A noter que le projet doit obtenir divers feux verts, notamment de la part de la Commission européenne.

« Travailler avec GF nous permettra d'aller plus vite, d'abaisser les seuils de risque et de renforcer l'écosystème FD-SOI européen. Nous aurons plus de capacité pour accompagner nos clients européens et mondiaux dans leur transition vers la digitalisation et la décarbonisation », explique Jean-Marc Chery, Président et CEO de STMicroelectronics.