Incendie de SBG2 : première condamnation pour OVHcloud

Le fournisseur de cloud roubaisien a été condamné à verser plus de 100 000 euros à l’un de ses clients dont les données ont été perdues dans l’incendie du datacenter strasbourgeois d’OVHcloud.

Dans la nuit du 9 au 10 mars 2021, le datacenter SBG2 d’OVHcloud a Strasbourg partait en fumée, impactant quelque 3,6 millions de sites internet. Un certain nombre, voire même un nombre certains de clients du fournisseur de cloud s’étaient plaints d’avoir pris leurs données, y compris leurs sauvegardes. En effet, lesdits backups étaient conservés dans le même bâtiment que les données en production.

OVHcloud vient d’être condamné pour la première fois à la suite de cet incendie. Le Tribunal de commerce de Lille a en effet donné (en partie) raison à Bati Courtage. Cette société de courtage en travaux, cliente de l’hébergeur roubaisien, avait perdu ses données dans l'incendie, quand bien même elle avait souscrit à un service de sauvegarde. Sans avoir connaissance du fait que les sauvegardes étaient stockées au même endroit.

Manquement contractuel

C’est sur ce point que les magistrats ont tiqué. Ils n’ont pas retenus la faute lourde invoquée par les avocats du plaignant, qui reprochait à OVHcloud des manquements à la sécurité anti-incendie. Cependant, dans l’offre commerciale et dans le contrat souscrit, le fournisseur indiquait bel et bien que les sauvegardes étaient « physiquement isolées de l'infrastructure dans laquelle est mise en place le serveur VPS ».

Pour le tribunal, il ne devrait faire aucun doute que les données de sauvegarde ne sont pas stockées dans le même bâtiment que les données en production, d’autant qu’OVHcloud ne faisait à aucun moment mention, « explicitement ou implicitement », de cet emplacement commun. « En stockant les 3 réplications de sauvegardes au même endroit que le serveur principal, la SAS OVH n'a pas respecté ses obligations contractuelles vis-à-vis de la SAS France Bati Courtage » indique le jugement.

Ainsi, OVHcloud est reconnu coupable d’un « manquement contractuel » à l’égard de son client, et condamné à lui verser plus de 100 000 euros aussi bien au titre du préjudice subi que pour l’atteinte à l’image, ainsi qu’à titre d’indemnité pour les travaux de restauration menés par Bati Courtage. Ce qui n’augure rien de bon pour le fournisseur, sachant que 140 sociétés dans une situation semblable ont formé un recours collectif contre le fournisseur de cloud.