OVHcloud renonce à son partenariat avec Google Cloud

Alors que le fournisseur français comptait s’appuyer sur Anthos, le service de gestion de cloud hybride de Google Cloud, le manque de garanties du côté de l’Américain quant à la déconnexion de ses serveurs et de ceux du Français a fait capoter le projet.

En novembre dernier, OVHcloud avait fait part de son projet de compléter ses offres en s’appuyant sur Anthos. Ce service, annoncé en avril 2019 par Google Cloud, est basé sur Google Kubernetes Engine et permet de gérer et déployer des workloads sur GCP ou on-premise,... et surtout sur d'autres clouds publics, par exemple AWS ou Azure, sans avoir à réécrire la moindre ligne de code. En résumé, un outil de cloud hybride.

Si Google Cloud n’a pas communiqué sur le nombre d’utilisateurs d’Anthos, on en connaissait au moins un. OVHcloud donc. Toutefois, l’entreprise d’Octave Klaba a annoncé, la veille de son évènement EcoEX22, mettre fin à ce partenariat. Une décision « d’un commun accord », expliquent les deux sociétés à l’AFP, qui ne « remet en cause ni les technologies développées ni les possibilités de futures collaborations ».

Serveurs séparés

En cause, les modalités de mise à jour des services Google sur le matériel OVH. Jusqu’à présent, celles-ci étaient réalisées au moyen de supports de stockage amovibles, des « clés USB » qu’OVHcloud connectait lui-même à ses serveurs. Mais Google Cloud a récemment averti son partenaire qu’il entendait dorénavant faire directement ces mises à jour, nécessitant une connexion directe entre ses serveurs et ceux d’OVHcloud.

Faute d’imperméabilité entre les deux systèmes, le Roubaisien a estimé ces conditions inacceptables. D’autant que le schéma de certification européen sur la sécurité du cloud pointe le bout de son nez et qu’OVH espère voir la certification SecNumCLoud étendue plus largement à ses différents services. En outre, cette décision permet à OVHcloud d’appuyer sur l’argument de la souveraineté, là où S3NS (Google/Thales) et Bleu (Microsoft/Orange/Capgemini) risquent d’avoir bien du mal à prouver qu’ils ne sont pas soumis à l’extraterritorialité du droit américain.