L’acquisition de Figma par Adobe ne se fera pas

Adobe avait annoncé son intention d’acquérir Figma pour 20 milliards de dollars. Cependant, l'opération s'est rapidement heurtée aux autorités de la concurrence de l’Union européenne et du Royaume-Uni et a finalement été abandonnée, lundi, en raison de l'absence d'approbation des régulateurs.

Initié en septembre 2022, le projet d’acquisition de Figma par Adobe pour 20 milliards de dollars a finalement échoué. Les deux organisations ont annoncé, dans un communiqué commun daté du lundi 18 décembre, la résiliation de leur accord de fusion.

« Bien que les deux sociétés continuent de croire aux mérites et aux avantages proconcurrence du rapprochement, Adobe et Figma ont convenu d'un commun accord de mettre fin à la transaction », ont déclaré les principaux intéressés.

Les deux entités n’ont pas réussi à obtenir les approbations réglementaires de la Commission européenne et du ministère britannique de la concurrence. « Adobe et Figma sont fortement en désaccord avec les conclusions réglementaires récentes, mais nous pensons qu'il est dans notre intérêt respectif d'avancer de manière indépendante », a déclaré Shantanu Narayen, président-directeur général d'Adobe. 

Un risque pour la concurrence

La Commission européenne avait émis un avis défavorable mi-novembre, considérant que l'opération était « susceptible de restreindre la concurrence sur les marchés mondiaux de la fourniture de logiciels interactifs de conception de produits et d'autres logiciels de conception artistique. »

Même son de cloche outre-Manche, où le gendarme britannique de la concurrence (CMA) avait annoncé, en juin dernier, l'ouverture d'une enquête approfondie sur le rachat. L’autorité craignait que l'opération n'entraîne une « diminution substantielle de la concurrence sur un ou plusieurs marchés au Royaume-Uni », notamment sur le segment des logiciels de conception d'écran et de logiciels de conception créative. Ayant exprimé ses préoccupations à Adobe, la CMA lui avait octroyé cinq jours pour répondre, mais l'entreprise n'a apparemment pas proposé « d'engagements acceptables pour résoudre ces problèmes de concurrence ».