Faute de cloud, Atos patine

L’ESN française accuse un sérieux ralentissement. Si ses activités dans le cloud et la transformation numérique des entreprises progressent, Atos est plombé par ses activités historiques, enregistrant au premier semestre 2021 une perte nette de 129 millions d’euros.

 

A l’annonce des résultats de son premier trimestre 2021, en avril dernier, Atos faisait grise mine, avec un chiffre d’affaires en recul de 3,9%, à 2,6 milliards d’euros. Elie Girard, Directeur Général du groupe, expliquait alors que si « le chiffre d’affaires a connu une baisse limitée à -1,9% à taux de change constants par rapport à l’année dernière, le profil d’activité du Groupe a continué de progresser dans le Digital, le Cloud, la Décarbonation ; ces segments stratégiques ont représenté 51% du chiffre d’affaires du Groupe ».

Et pourtant… trois mois plus tard, les résultats ne sont pas plus fameux. Pire encore, Atos a enregistré une perte nette de 129 millions d'euros au premier semestre 2021. Mais dans les colonnes des Echos, Elie Girard relativise, qualifiant les déboires financiers du groupe « d’alerte ». Un signal qu’il est temps pour le groupe longtemps dirigé par Thierry Breton de se moderniser. Et de réorienter ses activités sur ses trois leviers de croissance actuels : Digital, Cloud, Décarbonation.

Atos prêt à se séparer de 20% de ses activités

Mais s’il faut se recentrer sur, notamment, le Cloud et le digital, l’ESN prévoit de se débarrasser d’autres activités. Aux Echos, Eli Girard confie qu’Atos pourrait ainsi céder jusqu’à 20% de ses activités, notamment dans les télécommunications et les activités d’hébergement. Ce pourquoi il se « cherche des partenaires » et « a décidé d'avancer rapidement ».

Le groupe passera également par des plans sociaux, à commencer en Allemagne où Atos doit négocier avec le syndicat majoritaire le départ de 1300 salariés dans les activités d’infrastructures, ainsi que le gel des augmentations collectives des salaires « pour les effectifs opérant sur les périmètres concernés » jusqu’à fin 2023. Et ce afin de « redresser ses activités ». Mais les effets de cette politique ne seront pas immédiats : si en avril le groupe visait un chiffre d’affaires en augmentation de 3,5% à 4,0%, il espère désormais réaliser un chiffre d’affaire « stable ».