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États-Unis : La 5G ne sera pas (encore) déployée près de certains aéroports

Les opérateurs télécoms AT&T et Verizon ont repoussé le lancement de la 5G à proximité de certains aéroports. Cela fait suite à une levée de boucliers des compagnies aériennes qui craignent des interférences.

 

Aux États-Unis, la mise en place du service 5G autour des aéroports devait démarrer mercredi 19 janvier. Mais les opérateurs télécoms AT&T et Verizon ont reporté le lancement à proximité de certaines infrastructures aéroportuaires.

Un risque d’interférence

Cette décision fait suite aux réticences des compagnies aériennes. Dans une lettre envoyée à la FAA (Fédéral Administration Aviation) le 17 janvier dernier, elles s’inquiétaient de potentielles interférences. Certains radioaltimètres, indispensables lors d'atterissage par faible visibilité, utilisent des bandes fréquences proches de celles empruntées par la 5G. « A moins que nos principaux hubs ne soient autorisés à accepter des avions, la grande majorité des voyageurs et des expéditions seront essentiellement cloués au sol ; cela signifie qu’un jour comme hier (dimanche), plus de 1100 vols et 100.000 passagers seraient soumis à des annulations, des déroutements ou des retards », ont mis en garde les compagnies.  En réponse, les opérateurs ont différé l’activation de tours à proximité de certaines pistes, non sans regret. « Nous continuons à travailler pour fournir de plus amples informations sur notre déploiement 5G avec l’industrie aéronautique et la FAA, qui n’ont pas utilisé de manière responsable les deux années durant lesquelles nous avons planifier ce déploiement », s'est exaspéré l'AT&T dans un communiqué.

De son côté, la FAA a annoncé jeudi 20 janvier avoir délivré de nouvelles approbations. 78% de la flotte commerciale américaine peut désormais effectuer des atterrissages par faible visibilité dans les aéroports où la 5G a été déployée. « Les modèles d'avions avec l'un des 13 altimètres autorisés incluent tous les Boeing 717, 737, 747, 757, 767, 777, 787, MD-10/-11 ; tous les modèles Airbus A300, A310, A319, A320, A330, A340, A350 et A380 ; et quelques jets régionaux Embraer 170 et 190 », a spécifié l’agence. La FAA dit poursuivre sont travail afin de déterminer quels altimètres sont sensibles ou non aux interférences.  

Et en Europe ?

Si aux États-Unis le déploiement de la 5G à proximité des aéroports peine à décoller, en Europe il s’est accompagné de mesures préventives. En France par exemple, les antennes près des 17 grands aéroports du pays doivent être inclinées loin des trajectoires de vol afin de minimiser le risque d'interférence. Autre élément : quand les Etats-Unis ont déployé la 5G sur des fréquences comprises entre 3,7 et 3,98 GHz, l'Europe oscille entre 3,4 à 3,8 GHz. Soit des fréquences plus éloignées de celles utilisées par les altimètres, ce qui limite potentiellement le risque d’interférences. Problème, les opérateurs télécoms américains n’entendent pas changer de fréquence. Et pour cause, ils les avaient achetés aux enchères pour la bagatelle de 80 milliards d’euros en 2021.