5G : les enchères prennent du retard

Les frictions entre l’Arcep et Bercy quant au prix d’ouverture des enchères et au nombre de blocs à mettre en vente retardent le processus d’attribution des fréquences 5G, probablement à mars prochain. Par ricochet, c’est l’ensemble du calendrier de déploiement et de lancement des offres commerciales qui se trouvent décalées.

Jusqu’en septembre, l’Arcep consultait sur la procédure d’attribution des fréquences de la bande 3,4 – 3,8 GHz pour la 5G. Objectif : des enchères à l’automne pour un lancement des déploiements début 2020. Aucun prix de réserve pour les blocs de 10 MHz n’était mentionné, celui-ci devant être fixé par le gouvernement. Et c’est sur ce point que ça coince, à en croire Reuters.

L’agence de presse rapporte que la date de début de la procédure d’attribution a été repoussée à mars prochain. Un retard qui s’explique par un conflit entre Bercy et l’Arcep tant sur le prix de départ des blocs que sur la taille exacte du spectre à mettre aux enchères. Aucun des concernés n’a encore confirmé l’information, mais des sources soucieuses de leur anonymat estiment que « cela ne devrait pas prendre beaucoup plus de temps maintenant, mais lorsque l’on entre dans les derniers détails de la procédure, des difficultés surgissent ».

Un prix de réserve à 1,5 milliard

Rappelons que, selon le projet initial de l’Arcep, doit être mis aux enchères un total de 310 MHz, découpé en blocs de 10 MHz. A chaque tour, l’Arcep donne le prix du bloc, les opérateurs annoncent le nombre de blocs qu’ils souhaitent acquérir et ainsi de suite jusqu’à épuisement du spectre. Restera à déterminer où chacun se place sur la bande de fréquence : « une nouvelle enchère (à un tour au second prix) est organisée pour déterminer les positions de chaque lauréat » écrit l’Arcep.

Cette méthode a pour dessein d’éviter la flambée des prix à laquelle on a assisté en Allemagne et en Italie, où les enchères ont grimpé à 6,5 milliards d’euros. Le coeur du conflit entre le gouvernement et le gendarme des télécoms est donc ce prix plancher, « proche de 1,5 milliard d’euros » selon l’une des sources de Reuters, qui ajoute que la procédure d’attribution décidée différerait finalement du projet initial de l’Arcep, puisqu’une partie des blocs serait vendue à prix fixe et une autre aux enchères.