Product Owner : passionné par son produit
Autre nouveau profil de plus en plus recherché par les ESN, les Product Owners. Derrière cet anglicisme, un rôle hybride de chef de produit et d’avocat des futurs utilisateurs de l’application. « Le Product Owner doit être passionné par son produit, par la satisfaction de ses utilisateurs », résume Renaud Secq, Product Owner freelance. « Il doit aller à leur rencontre et prendre en compte leurs feedbacks. Il doit avoir de bonnes compétences en UX, UI, marketing et si possible un bon vernis technique. Le Product Owner doit savoir dire non pour garantir la vision de son produit, et en même temps donner suffisamment confiance pour qu’on lui laisse une autonomie complète sur son backlog produit. Bref, c’est un métier passionnant ! » On commence à voir apparaître des profils de développeurs / chefs de projet évoquant la notion de Craftsman, plaçant en quelque sorte le développement informatique au niveau de l’artisan d’art, privilégiant la qualité ; la recherche de valeur ajoutée et une notion de communauté de professionnels. Pour sa part, Rémy Vannarien, Solution Manager chez Altran, défend l’idée de l’IT Servant : « Le Servant Leader est une vision moderne du manager, qui va aider et coacher les membres une équipe dans leurs projets professionnels. Véritable facilitateur expérimenté, le servant leader est au service de l’équipe et des collaborateurs. La philosophie est collaborative et participative là où un manager sera plutôt directif, avec un lien hiérarchique fort. Le servant leader favorise donc le bottom-up au top-down. Il va aider l’équipe à devenir autonome et définir son mode de fonctionnement. » Enfin, avec la montée en puissance du mobile et le bond en avant réalisé sur les interfaces utilisateur devant la pression d’utilisateurs qui réclament une ergonomie « à la Apple », le poste d’UX Designer s’est imposé comme une évidence dans de nombreuses entreprises de même que les rôles dédiés aux tests. Les entreprises ont recruté de nombreux QA Tester, QA Manager afin de hausser le niveau de qualité de leurs applications et réduire les risques de bug de plus en plus préjudiciable pour l’image et le business des entreprises.La « Data Revolution » crée de nouvelles fonctions
L’autre révolution menée par les entreprises est celle de la DSI, la Data. Beaucoup a déjà été écrit sur les Data Scientists, ces champions des modèles prédictifs qui sont parfois informaticiens, mais surtout des statisticiens et des chercheurs qui ont bien compris que les salaires étaient bien meilleurs dans les Data Labs des entreprises du CAC40 que dans la recherche publique. Outre ces Data Scientists dédiés à la conception des modèles statistiques, leur collègue, le Data Engineer a un rôle plus IT. C’est lui qui, avec les architectes, conçoit et met en place le Data Lake, les chaînes d’alimentation en données et met à disposition des Data Scientists les données. Pour personnaliser cette stratégie Data auprès des ComEx, actionnaires et médias, les grandes entreprises ont nommé un CDO, Chief Data Officer à ne pas confondre avec le Chief Digital Officer dont le rôle est plus marketing. À noter que le CDO assume parfois la fonction de DPO, celui qui a la responsabilité de la conformité de l’entreprise au RGPD. La gouvernance de la donnée distribue les rôles dans l’entreprise bien au-delà de la DSI puisque des Data Owner sont généralement nommés auprès des métiers afin de veiller à la qualité des Data produites ; des Data Steward gérant le travail de cette population et assurant l’interface avec les informaticiens pour faire vivre le Data Lake.D’infinies variations
Avec le « Data Driven », la cybersécurité est sans nul doute le terreau le plus fertile pour la création de postes étonnants. Ainsi, devant l’accroissement du risque de fuite de données, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à faire appel à des hackers éthiques afin d’essayer de déjouer leurs protections internes ou trouver des failles de sécurité dans leurs logiciels. Les Team Leaders en voient de toutes les couleurs, selon qu’ils se placent côté attaquant « Red Team », côté défense « Blue Team » ou… entre les deux (Purple Team). Nicolas Caproni, Threat Intelligence « Purple » Team Leader chez le prestataire de sécurité Sekoia explique : « La Purple Team génère du renseignement sur les menaces afin d’éclairer nos clients sur nouvelles cybermenaces et les modes opératoires des attaquants informatiques. Mais la spécificité de la Purple Team c’est que nous alimentons également notre Blue Team (CERT et SOC-as-a-Service) pour améliorer leurs capacités de détection et accélérer la réponse aux incidents mais également notre Red Team pour réaliser des simulations d’attaques réalistes (type APT) en émulant des adversaires existants, en fonction du secteur d’activité de nos clients. » En parallèle à ces postes, d’infinies variations sont apparues, les uns se qualifiant de « guru » dans leur discipline, d’autres d’enthusiasts, d’alchemists, etc. L’intitulé de la fonction est lui-même devenu un élément de branding personnel pour l’expert d’une technologie. Un moyen comme un autre de mieux vendre ses connaissances, sa passion sur un CV. ❍Sébastien Gest, Tech Evangelist chez l’éditeur Vade Secure

Renaud Secq, Product Owner freelance

Amael Berteau, Craftsman

Benoît Binachon, Executive Search For Data Driven Functions chez Uman Partners

