Un satellite attaqué met des milliers d’éoliennes hors de contrôle

Un « cyber évènement » dirigé contre le satellite KA SAT a privé des milliers d’Européens de connexion à Internet. Pire encore, près de 6000 éoliennes d’Enercom se sont retrouvées en pilotage automatique, la « panne » du satellite empêchant la gestion et la surveillance à distance du parc éolien.

Le jour même où Vladimir Poutine lançait l’invasion de l’Ukraine, plusieurs milliers d’Européens étaient coupés d’Internet. Leur point commun : être abonné à des offres d’accès à Internet satellitaire. Ainsi, 9000 clients de Nordnet, filiales d’Orange, étaient concernés, de même que 40 000 abonnés aux distributeurs d’Eutelsat.

« Nous rencontrons un dysfonctionnement général sur le service de connexion par satellite KA SAT », écrivait sur Twitter Nordnet. KA SAT est un satellite opérationnel depuis 2011 dédié à l’Internet haut débit. Lancé par Eutelsat, il a par la suite été racheté par l’Américain Viasat. Or ce dernier explique, dans un communiqué, que l’incident est lié à un « cyber-évènement ».

30 000 terminaux affectés

Un doux euphémisme, d’autant que le patron du Commandement français de l’Espace, le général Michel Friedling, a annoncé peu après qu’un réseau satellitaire « qui couvre notamment l'Europe et notamment l'Ukraine » a été la cible « d'une attaque cyber, avec des dizaines de milliers de terminaux qui ont été rendus inopérants immédiatement après cette attaque ».

On parle en effet de 30 000 terminaux divers et variés affectés par l’attaque visant KA SAT. Parmi eux, 5 800 éoliennes de la marque Enercom. Lequel explique dans un communiqué que l’interruption de la connexion par satellite affecte « la surveillance et le contrôle à distance » de ses éoliennes. Celles-ci produisent toujours leurs 11 gigawatts d’énergie, mais ne peuvent plus être pilotées à distance.

Viasat n’a pas plus communiqué sur le sujet, mais précise avoir prévenu les autorités compétentes et assister leur enquête. On se doute bien alors qu’il ne s’agit pas d’un simple problème technique, d’autant que le minutage avec l’invasion de l’Ukraine semble bien plus qu’une coïncidence.