Jeux vidéo : les studios tournent le dos à la Russie

Les acteurs du secteur des jeux vidéo se mobilisent pour sanctionner la Russie suite à la décision prise par le Kremlin d'envahir l'Ukraine. Au risque de se priver d’un important marché.

Alors que Mykhailo Fedorov, vice-premier ministre et ministre de la Transformation numérique en Ukraine, a interpellé la semaine dernière les grands acteurs du jeu vidéo afin qu'ils quittent le marché russe, studios et éditeurs commencent à répondre à l'appel.

Microsoft a publié un communiqué vendredi 4 mars, dans lequel la firme explique qu’elle ne vendra plus aucun produit ni service en Russie. Une décision prise en réaction à l’invasion de l’Ukraine « non injustifiée, non provoquée et illégale par la Russie », écrit Brad Smith - Président et vice-président de Microsoft. Même son de cloche du côté d'Activision Blizzard, dernière acquisition de Microsoft. Les nouvelles ventes sont suspendues tant que l'invasion de l'Ukraine se poursuit.

« Nous continuons à travailler de manière proactive pour aider les responsables de la cybersécurité en Ukraine à se défendre contre les attaques russes, y compris plus récemment une cyberattaque contre un grand diffuseur ukrainien », a ajouté Brad Smith. L’entreprise rappelant qu’elle apporte son soutien aux civils ukrainiens en fournissant un soutien technologique et financier à des ONG comme la Croix-rouge. 

Et à l’est ?

Place forte du jeu vidéo, l'Europe de l'Est compte quelques grands noms qui n'ont pas manqué non plus de prendre position. Les studios ukrainiens GSC Game World (S.T.A.L.K.E.R.) ou encore 4Agames (Metro2033) ont tous deux apporté leur soutien aux troupes ukrainiennes. En pologne, le développeur CD Projekt Red (The Witcher, Cyberpunk 2077) a annoncé qu’il interdisait la vente de ses produits sur le territoire russe. Techland Games (Dying light 2) a fait don de 200.000€ à une association humanitaire. Le développeur Wargaming (World of Tank), d’origine Biélorusse, un pays allié de Moscou, a lui aussi fait don d’1 millions de dollars et tente de reloger ses salariés qui travaillent en Ukraine. Le studio a également licencié son directeur créatif après que celui-ci a apporté son soutien à la Russie.

Limitations (partielles) d’accès

Reste qu'en se privant du marché russe, les studios tournent le dos à un marché évalué à 2,5 milliards de dollars. Des chiffres qui peuvent expliquer les prises de position plus mesurées de certains studios. EA Sports a annoncé le 3 mars dernier, avoir retiré symboliquement l’équipe Russe des équipes disponibles dans NHL 22, FIFA 22, FIFA Online et FIFA Mobile. Epic Games (Fortnite) a déclaré qu'il « arrêtait tout commerce avec la Russie » dans ses jeux. Les gamers russes eux, auront toujours accès au catalogue du studio. Riot Games (GTA) a quant à lui organisé une collecte de fonds dans ses jeux au profit d’associations en Europe de l'Est.

Sur le NintendoStore, il n’est désormais plus possible d’effectuer des paiements en rouble. « Parce que le service de paiement utilisé dans le Nintendo eShop a suspendu le traitement des paiements en roubles, le Nintendo eShop en Russie est temporairement en mode maintenance. Nous nous excusons pour tout désagrément qui aurait pu être causé. Nous partagerons les mises à jour au fur et à mesure de l’évolution de la situation », a détaillé la firme japonaise, sans plus de précision. Au Japon toujours, Sony s'est contenté de retirer Gran Turismo 7 de son store pour les joueurs russe. 

Le français Ubisoft a fait un don 200.000 € à la Croix-Rouge ukrainienne et à Save the Children et a mis à dispositions des logements afin d’y accueillir ses salariés ukrainiens et leurs familles.