SFR : des « privilèges » sous forme de vente forcée ?

L’opérateur fait profiter ses clients d’une offre « Privilège Divertissement » qu’il accorde à 5 euros/mois au lieu de 19,98 euros/mois. Problème : l’option est activée par défaut, sans le consentement des clients. 

Le procédé est pour le moins cavalier : SFR impose à ses clients sa nouvelle offre de contenus qu’il appelle « Privilège Divertissement ». Ils ont été prévenus dans un mail qui leur indique : « Nous enrichissons votre offre avec le Privilège Divertissement, dont vous allez bénéficier dès votre prochaine facture. Et parce que vous êtes client, ce Privilège est à seulement 5€/mois au lieu de 19,98€/mois ». 

Quel cadeau, merci ! Les clients profitent ainsi de la chaîne Altice Studio qui diffuse du cinéma et des séries, mais aussi de 8 chaînes supplémentaires comme Syfy, Discovery, 13ème Rue, E! ou My Cuisine. En revanche, plus bas dans le mail, SFR indique que « si vous ne souhaitez pas bénéficier de votre Privilège, il vous suffit de le désactiver sur votre Espace Client ». Comprenez donc que vous êtes abonné par défaut et qu’il vous revient de faire la démarche afin de vous désabonner. 

Des méthodes éprouvées

« Dans tous les cas, cette nouvelle manœuvre risque une fois de plus de générer de la grogne chez les abonnés de SFR », écrit quant à elle l’association UFC-Que Choisir qui note que tout en bas dudit mail, en petits caractères, l’opérateur rappelle que « conformément à l'article L224-33 du Code de la consommation, vous pouvez, tant que vous n'avez pas expressément accepté les nouvelles conditions, résilier votre contrat sans frais et sans paiement des mois contractuels restant dus jusque dans un délai de quatre mois après l'entrée en vigueur de la modification ». 

On peut donc qualifier sans ciller le procédé de malhonnête, d’autant plus que SFR est coutumier du fait. En 2015, il avait par exemple déjà imposé l’option TV à certains clients. Début 2016, l’opérateur offrait « gracieusement » à certains de ses abonnés l’offre Presse, qui lui permettait au passage d’appliquer un taux de TVA super réduit (2,1% au lieu de 20%) sur une bonne part des abonnements qui incluent l’option presse, comme nous l’expliquions alors. Plus flagrant, en février 2016, il dévoilait de nouvelles offres dans un mail à ses abonnés, écrivant là encore en tous petits caractères que leur facture augmentait d’un euro. Incorrigible !