Le Sénat préconise la suspension de TikTok en France et en Europe

Une commission d’enquête du Sénat recommande de suspendre TikTok à partir du 1er janvier 2024 si le réseau social n’apporte pas d’éclaircissement sur son fonctionnement.

Dans le collimateur de nombreux États en raison de ses liens supposés avec Pékin, l’application TikTok est cette fois dans le viseur des sénateurs Français. Dans leur rapport, ils appellent le gouvernement à suspendre TikTok France et « à demander sa suspension au sein de l’Union européenne », si des mesures de clarification ne sont pas prises avant l’année prochaine. La Commission exige que des éclaircissements soient apportés sur l’algorithme utilisé, la collecte et le transfert massif de données vers la Chine, les liens qui lient le réseau social aux autorités chinoises et les mesures de protection de la jeunesse.

« Nous nous sommes heurtés à un numéro de communication », au moment d’auditionner les représentants du réseau social chinois, a expliqué au micro de France Inter Mickaël Vallet, sénateur socialiste de la Charente-Maritime, vendredi 7 juillet. « Nous avons essayé de donner sa chance à l'entreprise », a-t-il ajouté, « mais quand Eric Garandeau (le directeur des affaires publiques de TikTok France ndlr) dit qu'il a coopéré, il ment. Nous avons vraiment eu le droit à une audition d'évitement ».

 Déjà des interdictions pour les fonctionnaires

Le sénateur de rappeler que : « il existe déjà, dans certains dispositifs législatifs, la possibilité de suspendre une plateforme en cas de non-respect » et « qu'elles peuvent être mises en application ».

Pour tenter de contenter les autorités de l’Union européenne, TikTok a indiqué en mars dernier qu’elle travaillait avec une entreprise européenne afin que les données de ses utilisateurs du vieux continent soient stockées dans l'Union européenne et ainsi limiter l’accès des employés de TikTok aux données des utilisateurs.

TikTok a déjà été interdit pour les fonctionnaires des gouvernements français, canadien et britannique. La Maison Blanche a quant à elle laissé entendre il y a plusieurs mois que l’application serait interdite si elle restait propriété de ByteDance. L’éventualité d’un changement de propriétaire a été balayée par le ministre chinois du commerce Wang Wentao qui a affirmé qu’il s’y opposerait « fermement »