Iliad lorgne sur les activités italiennes de Vodafone

Iliad, présent sur le marché mobile en Italie depuis 2018, a lancé en janvier une offensive sur le segment fixe. Pour renforcer ses positions, il propose au Britannique Vodafone le rachat de ses activités dans la Botte, où il occupe la deuxième place du marché des télécoms.

Iliad joue le jeu de la concentration des télécoms en Italie. Le groupe de Xavier Niel a débarqué dans la péninsule en 2018, avec une offre mobile avec appels et SMS illimités, 30 Go de data en 4G+ pour 5,99 euros par mois. Un prix ultra-compétitif en Italie, où l’entreprise entendait refaire le coup de Free Mobile en France. Mais pour ce faire, Iliad a dû sortir le chéquier. Il déboursait en 2016 450 millions de dollars pour acquérir des blocs de fréquence sur le spectre italien.

Quatre ans plus tard, l’opérateur compte 8,5 millions de clients et pèse 10 % du marché italien de la téléphonie mobile. Et il est à l’équilibre depuis 2021, après deux ans à creuser ses pertes. Désormais, la filiale d’Iliad lorgne sur le marché du fixe : elle a lancé en janvier une offre sans engagement mobile et fixe à 23,99 euros par mois, 15,99 pour les abonnés mobiles actuels.

Faire une virée à deux

Pour le fixe, Iliad Italia s’appuie sur le réseau de fibre optique d’OpenFiber, société majoritairement contrôlée par la Cassa Depositi e Prestiti, la Caisse des Dépôts italienne. Et ne semble pas vouloir investir dans son propre réseau… En effet, selon une information confirmée au Monde par la direction d’Iliad, le groupe français a proposé au Britannique Vodafone le rachat de ses activités italiennes.

Le montant de l’offre n’a pas été divulgué et Vodafone se refuse pour l’heure à tout commentaire, mais si l’opération devait être conclue, elle permettrait à Iliad Italia de s’imposer comme le troisième opérateur de la Botte. Car Vodafone compte en Italie 18 millions de clients et est le second opérateur sur le segment fixe, derrière Tim (Telecom Italia), l’opérateur historique. Pour cette année, Iliad s’est fixé pour objectif de réaliser un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros en Italie.