Atos : Onepoint revient à la charge

Éconduit en 2022, le groupe de David Layani repart à l'assaut de la forteresse Atos. Onepoint est monté à 9,9 % du capital et 9,9 % des droits de vote de la société, et devient un actionnaire de référence de l'ESN dont le conseil d'administration ne semble plus hostile à cette option.

Fin septembre 2022, alors qu'il discutait activement avec Airbus pour la reprise de sa branche Tech Foundations et un investissement minoritaire de l'avionneur au capital d'Eviden, Atos avait reçu une offre à 4,2 milliards d'euros. Auteur de cette « lettre d’intention non-sollicitée », le groupe Onepoint, adossé au fonds anglo-saxon ICG, se proposait d'acquérir les activités Big Data et cybersécurité de l'ESN française. 

Laquelle, à l'époque sous la direction de Rodolphe Belmer, rejetait l'offre de Onepoint dans les jours suivants. Son conseil d'administration avait en effet « constaté à l’unanimité que celle-ci n’est pas dans l’intérêt de la société et de ses parties prenantes ». Mais un an, et moult changements à la tête d'Atos, plus tard, Onepoint repasse à l'offensive. On apprend que l'entreprise dirigée par David Layani a progressé au capital de l'ESN, détenant au 26 octobre 9,9 % du capital et 9,9 % des droits de vote de la société.

Une nouvelle gouvernance

« Cette prise de participation intervient dans le cadre du projet de réorganisation en cours de la société, et de sa nouvelle gouvernance, et conforte la dimension stratégique des activités d’Atos » explique Onepoint dans son communiqué. Du côté d'Atos, on prend note de cette montée du groupe à son capital, « en tant que nouvel investisseur de référence d'Atos ». « Nous saluons l’arrivée de Onepoint et envisageons d’entamer un dialogue constructif avec elle, comme avec tous les autres actionnaires du Groupe, dans le meilleur intérêt de toutes nos parties prenantes » poursuit le conseil d'administration de l'ESN.

Un ton bien différent de celui de septembre 2022, mais il faut dire aussi que le contexte a changé. Les négociations avec Airbus ont capoté, plusieurs administrateurs d'Atos ont quitté le navire, la gouvernance de l'entreprise a changé à plusieurs reprises et, dernier acte en date, le président Bertrand Meunier a été remplacé mi-octobre par Jean-Pierre Mustier, lequel est secondé par un nouveau vice-président, Laurent Collet-Billon.

Un projet rassurant ?

En outre, le projet d'acquisition de Tech Foundations par EPEI, un fonds détenu par Daniel Kretinsky a été reporté. L'annonce du possible rachat d'Atos par le milliardaire tchèque avait provoqué une levée de boucliers tant de la part d'actionnaires que de personnalités politiques. De son côté, David Layani écrivait ce matin sur LinkedIn à propos de la nouvelle position de Onepoint au capital d'Atos, que « loin de n'être qu'une annonce financière, c'est avant tout une ambition industrielle que nous avons pour Atos celle de protéger et développer un fleuron français de la technologie ». 

Il poursuit : « c'est une question de souveraineté pour protéger des actifs stratégiques pour la France et sanctuariser ses activités sensibles. Cet engagement nous oblige : devenir un actionnaire de référence, c'est bâtir une relation de long-terme et permettre au groupe de franchir les prochaines étapes qui seront cruciales ». Preuve de ces nouveaux temps, le cours d'Atos en bourse est reparti à la hausse après cette annonce.