COVID-19 : les éditeurs de logiciels dans une situation précaire

A en croire Tech In France, qui a mené une enquête auprès de ses adhérents, les éditeurs français ne traverseront pas la crise sanitaire sans mal. Contraints comme les autres de recourir au chômage partiel et au télétravail, ils doivent en plus composer avec les pressions exercées par leurs clients. 

Tech In France tire le signal d’alarme. L’association des entreprises françaises du logiciel prévient : la filière est en danger. Et c’est moins le coronavirus lui-même qui menace les éditeurs que leurs propres clients. L’association explique avoir mené une enquête auprès de ses adhérents : en ressort « un tableau préoccupant de la situation des entreprises du secteur, en particulier les plus petites d’entre elles qui disposent en moyenne de 3 à 6 mois de trésorerie pour faire face au recul de l’activité ». 

En cause, la pression émanant de leur clientèle. Les éditeurs doivent, comme bon nombre d’entreprises, s’adapter aux mesures sanitaires en vigueur : chômage partiel, télétravail, etc. « Ceci suppose pour certaines d’entre elles aussi des investissements nouveaux en termes de PCA notamment auprès de leurs propres fournisseurs en technologies » écrit Tech In France. S’y ajoute un gel des nouveaux projets en termes d’achats de logiciels ou de souscription à de nouveaux contrats. Les adhérents de l’association prévoient « une diminution drastique du volume de nouvelles affaires, de l’ordre de 60% ».  

Opportunisme

Heureusement, le modèle SaaS permet de sauver les meubles. Néanmoins, les éditeurs se disent sous pression : leurs clients, prétextant le cas de force majeure, chercheraient à interrompre ou à renégocier ces engagements contractuels. L’association avertit : elle communiquera à Bercy « tous les dossiers » d’utilisation abusive de la force majeure, qu’elle soit prétexte à reporter les tensions des entreprises sur leurs fournisseurs ou élan opportuniste de révision de leur structure d’achat. 

Pierre-Marie Lehucher, Président de Tech in France, juge « assez indigne l’attitude de certains acteurs qui profitent de la situation pour faire pression sur leurs partenaires ». Evidemment Tech In France plaide pour sa chapelle et s’appuie sur une enquête, forcément subjective. Il n’en demeure pas moins que la situation est grave pour une partie des éditeurs français. « Le moins que l’on puisse attendre c’est un minimum de solidarité, d’autant que ceux qui souffrent le plus de cette attitude sont aussi ceux qui permettront grâce à leur caractère innovant de redémarrer plus vite et plus forts au lendemain de la crise! » conclut le président de l’association.