Worldine cède déjà Ingenico

Tout juste deux ans après le rachat du géant des terminaux de paiement, l’ancienne filiale d’Atos est sur le point de revendre cette activité. Le fonds américain Apollo en propose jusqu’à 2,6 milliards d’euros.

Worldline avait fait l’acquisition d’Ingenico en février 2020. Ou du moins annoncé : la Commission européenne y a mis son grain de sel, avant d’autoriser l’opération en septembre. Mais, dès le départ, l’ex filiale d’Atos affichait ses ambitions : profiter de l’absorption du spécialiste des terminaux de paiement pour devenir un champion européen et un géant mondial.

A l’époque, le patron d’Ingenico, puis président non-exécutif de Worldline, Bernard Bourigeaud, assurait que « la combinaison de Worldline et Ingenico offre une opportunité unique de créer le champion européen incontesté des paiements à égalité avec les plus grands acteurs internationaux ». 20 000 salariés, présents sur 50 pays, un million de commerçants clients, 1200 banques et autres institutions financières partenaires… un poids lourd du paiement.

On brade les bijoux de famille

Eh bien non, le fleuron français des terminaux de paiement n’existera pas. Car Worldline vient d’annoncer être « entré en pourparlers exclusifs avec le Fonds Apollo sur la base d'une offre ferme pour l'achat de ses Terminaux , Solutions & Services », branche TSS qui s’avère être son activité hardware, issue en grande partie d'Ingineco. Le fonds américain rachèterait d’ici à la fin de l’année 100% des titres TSS pour 1,7 milliard d'euros ainsi que des actions de préférence pouvant atteindre jusqu'à 0,9 milliard d'euros.

« Comme nous l'avions annoncé lors de l'acquisition d'Ingenico en février 2020, nous avons initié une revue stratégique de notre activité de terminaux de paiement afin de lui assurer les meilleures conditions possibles pour mener à bien son ambitieuse transformation » explique Gilles Grapinet, PDG de Worldline. L’entreprise assure que cette vente est « une étape majeure dans l'exécution de la stratégie de Worldline après l'acquisition d'Ingenico », puisqu’elle contribue à simplifie la structure du groupe et surtout à le désendetter.