Fibre : 12 millions de français encore privés de très haut débit

Dans une étude présentée mardi 18 avril, l’UFC-Que choisir dénonce des offres très haut débit « au rabais » et une fracture numérique persistente. L’association demande aux pouvoirs publics d’agir.

Ça manque de fibre. Le plan France Très Haut débit a été vivement critiqué par l’UFC-Que Choisir qui a rendu publique, mardi 18 avril, une étude mettant en exergue que 12 millions de français n’ont toujours pas accès à un très haut débit de qualité (supérieur à 30 Mbit/s).

Une qualité de réseau pas toujours au rendez-vous

L’association avance qu’en dépit de l’atteinte des objectifs du plan France Très Haut débit, 17% des foyers ne peuvent accéder au très haut débit qu’en souscrivant des offres recourant à des technologies hertziennes (4G fixe, THD radio) ou satellitaires. « Or, il s’agit de technologies de second ordre par rapport aux offres utilisant les réseaux filaires traditionnels (fibre, VDSL, câble). », note l’association.

Celle-ci de rappeler que ces offres sont rationnées en termes de volume de données et ne proposent pas toutes certains services basiques comme l’accès à la télévision. Elle pointe également l’impact des conditions météorologiques et du nombre d’utilisateurs en simultané sur la qualité du réseau. « Les usages permis par le très haut débit sont même parfois tout simplement impossibles, comme ceux nécessitant une bonne latence (visioconférences, jeux en ligne…), qui est plus de 50 fois plus élevée par le satellite que via la fibre optique », souligne-t-elle. Des offres « au rabais », qui ont également la fâcheuse tendance de coûter plus chères, regrette l’UFC-Que Choisir.

Un droit opposable à un internet de qualité pour tous

Quid de la fracture numérique ? Elle persiste d'après l’association de défense des consommateurs qui avance que « près d’un tiers (32,6 %) des 8,8 millions d’habitants des communes de moins de 1 000 habitants ne disposent pas d’une connexion à Internet en très haut débit. » 18,4% d’entre eux ne disposent même pas d’une connexion de (8 Mbit/s), pourtant promise en 2017.

L’association demande aux décideurs d’établir un droit opposable à un Internet de qualité pour tous. Celui-ci devrait être « basé à la fois sur la détermination par la loi de débits minimaux dont doivent bénéficier les consommateurs, et sur les indemnisations dont ils devraient bénéficier si ces débits ne sont pas atteints ». C’est aussi, donner la possibilité aux consommateurs de résilier leur abonnement sans frais en cas d’échec du raccordement ou d'interruptions de service, ou encore instaurer des indemnités automatiques si interruption « prolongée ou récurrente » il y avait.