Le conseil du FBI : pas de portable perso à Pékin

Protocole sanitaire ultra-renforcé, Neige artificielle, absence de spectateurs : les prochains J.O d'hiver qui démarrent aujourd'hui ne s'annoncent pas sous les meilleurs auspices. Comme ci cela ne suffisait pas, le FBI vient de recommander aux athlètes se rendant aux J.O. de Pékin de laisser leurs téléphones portables à la maison. En échange, il leur sera fourni des téléphones jetables. La raison est que les téléphones risquent d'être interceptés et des mouchards pourraient y être intégrés, ceci pouvant déboucher sur des attaques. De telles attaques pourraient inclure des rançongiciels et des logiciels malveillants, le vol de données et des attaques par déni de service distribué, entre autres, selon le bureau américain.

L'ampleur et la popularité des Jeux olympiques font de cet événement une cible attendue pour ceux qui ont des intentions malveillantes. Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo 2020 ont été la cible de plus de 450 millions de cyberattaques qui ont finalement échoué, selon le FBI. Le FBI a également signalé les risques d'une application que chaque athlète doit utiliser pour suivre sa santé.

En raison de la pandémie de COVID-19 en cours, les athlètes des jeux de cette année doivent télécharger l'application My 2022 pour suivre leur santé à Pékin ou pour l'utiliser sur un navigateur Web, selon le FBI. Dans le guide du Comité international olympique pour les participants aux Jeux olympiques, l'organisation déclare que tous les athlètes voyageant à Pékin depuis l'extérieur du pays doivent télécharger et utiliser le « système de surveillance de la santé » de l'application pendant 14 jours avant le départ pour la Chine et pendant la durée de leur séjour.

Cependant, le FBI avertit que l'application pourrait présenter un risque potentiel pour la sécurité des participants, tout comme d'autres programmes couramment utilisés comme les portefeuilles numériques.

De telles applications pourraient être utilisées par des attaquants pour "voler des informations personnelles ou installer des outils de suivi, du code malveillant ou des logiciels malveillants", a déclaré l'agence.
Comme à l’accoutumée, la Chine a vivement protesté expliquant que tout ceci n’était qu’une tentative d’ingérence des Etats-Unis sur les Jeux Olympiques et Paralympiques de Pékin et ne pouvaient que nuire à leur bon déroulement. Celà n'a pas empêché les responsables des services de renseignement d'avertir publiquement que la Chine avait créé un État de « techno-surveillance » à l'intérieur de ses frontières, couvert de caméras, de reconnaissance faciale et autres technologies.

Les responsables du contre-espionnage avertissent depuis longtemps que les fonctionnaires des États ainsi que les membres des milieux d'affaires et universitaires, qui se rendent en Chine risquent de voir leurs appareils personnels piratés. Le FBI organise régulièrement des séances d'information dites « défensives » à l'intention des Américains qu'ils considèrent comme risquant d'être victimes de l'espionnage chinois. Le FBI a ouvert plus de 2 000 enquêtes de contre-espionnage sur les efforts présumés de Pékin pour voler des informations ou des technologies américaines, selon le directeur du FBI, Chris Wray.