Les données des utilisateurs partagées des centaines de fois chaque jour

Un rapport du Conseil irlandais pour les libertés civiles (ICCL) s'inquiète de l'étendue du partage des données des utilisateurs européens et américains à des fins de ciblage publicitaire. 

« Si c'est gratuit, c'est vous le produit ! ». Un rapport de l’ICC, dévoile l'étendue du partage de données effectué dans le cadre de la publicité programmatique par l'intermédiaire du système d'enchères en temps réel (RTB).

Pour faire simple, ce système permet à des annonceurs d'acquérir des encarts publicitaires afin de toucher une audience déterminée. Déterminée par quoi ? Par les données collectées afin d'établir des profils de consommateur précis. Un écosystème lucratif qui a généré 112,4 milliards d'euros aux États-Unis et en Europe l'année dernière, et dont Google et Microsoft sont les fers de lance d'après l’ICCL. 

Étude d’un flux Google

Selon le rapport ce RTB est la « plus grande violation de données jamais enregistrée ». Une pratique qui « suit et partage ce que les gens voient en ligne et leur emplacement dans le monde réel 178 000 milliards de fois par an aux États-Unis et en Europe. » Chaque minute, Google envoie 19,6 millions de diffusions sur le comportement en ligne des internautes. Les données des utilisateurs sont partagées des centaines de fois par jour. 376 en moyenne pour les données d'un utilisateur européen, et 747 pour un utilisateur aux Etats-Unis. Une fois collectées, les données privées des internautes sont envoyées à des entreprises du monde entier, « y compris en Russie et en Chine sans aucun moyen de contrôler ce qui est ensuite fait avec les données », s’inquiète l’ICCL.

Une action en justice

Ce rapport est publié alors que l'ICCL mène une bataille judiciaire contre la Commission de protection des données irlandaise (DPC). Selon elle, la DPC tarde trop à traiter une plainte déposée en 2018 contre les technologies publicitaires de Google et de l’IAB Europe. Une plainte qui portait justement sur le fonctionnement du RTB. L’ICCL reproche aux deux entités de mobiliser d’importants volumes de données personnelles et de les partager sans en avertir les utilisateurs.

A noter que les chiffres présentés dans ce rapport sont issus de l’étude d’un flux Google sur une période de 30 jours. Ils ne prennent pas en compte d’autres géants comme Meta et Amazon.