Brave s’attaque aux pages AMP de Google

Brave a déployé une nouvelle fonctionnalité appelée De-AMP, afin que ses utilisateurs puissent contourner le protocole de pages AMP de Google et visiter directement l'éditeur du contenu.

Brave a intégré une nouvelle fonctionnalité sur son navigateur. Baptisée De-AMP, celle-ci contourne les Accelerated Mobile Pages (AMP) de Google. D'après la firme de Mountain view, ce format allège et améliore le chargement de certaines pages sur mobile en donnant la possibilité aux utilisateurs d’accéder, par l’intermédiaire de Google, aux pages web que les éditeurs hébergent normalement eux-mêmes.

« Google affirme que l'objectif du projet AMP est d'améliorer les performances du site Web, grâce à une combinaison de préchargement, de diffusion de pages à partir des serveurs (parfois) plus rapides de Google et de suppression de certaines fonctionnalités de navigateur héritées. », indique Brave dans un billet blog publié mardi 19 avril. Mais de l’avis du navigateur, ce format est « nuisible à la vie privée » car il fournit à Google toujours plus d’informations sur les habitudes de navigation des utilisateurs.

Ces AMP aident aussi le géant du web « à monopoliser et à contrôler davantage la direction du web », de l’avis de Brave. Par ce biais, Google peut aussi exiger que les pages soient construites de manière à satisfaire son système d’affichage publicitaire. A quoi s'ajoute que les utilisateurs, s’ils pensent interagir avec l'éditeur de la page, sont en réalité toujours sous le contrôle de Google avance Brave.

Contourner les AMP

Dès sa création, le navigateur dit s’être donné pour mission de protéger la vie privée de ses utilisateurs. Il estime que : « un web éthique doit être un web centré sur l'utilisateur, où les utilisateurs ont le contrôle de leur navigation et savent avec qui ils communiquent. AMP (ainsi que la prochaine version de Google, dont le nom actuel n'est pas encore connu, "AMP 2.0") est incompatible avec un web axé sur l'utilisateur ».

C’est pourquoi Brave veut faire en sorte que les liens pointent vers les versions des éditeurs des pages plutôt que les versions AMP. De-AMP réécrira « dans la mesure du possible », les liens et les URL afin d’empêcher les utilisateurs de visiter les pages AMP. Quand ce n’est pas possible, la fonctionnalité surveillera la récupération des pages et « redirigera les utilisateurs loin des pages AMP avant même que la page ne soit rendue, empêchant le chargement et l'exécution du code AMP/Google. », développe le communiqué.

Pour l’heure, De-AMP est disponible sur les versions Nightly et Beta du navigateur. La fonctionnalité sera activée par défaut dans les prochaines versions 1.38 Desktop et Android, puis sera publiée sur iOS ultérieurement.