Grindr condamné à payer 9,6 millions d’euros

L’autorité de protection des données norvégiennes a décidé de condamner Grindr à une amende de 9,6 millions d’euros pour avoir partagé ses données auprès d’entreprises publicitaires. Et ce n’est pas la première fois.

Rebelotte. Grindr est à nouveau au centre d’une polémique sur le partage des données de ses utilisateurs, après une première affaire sur le même sujet en avril 2018.

L’application de rencontres gay devrait être condamnée par la Norwegian Data Protection Authority, l’agence gouvernementale norvégienne responsable de la gestion des données privées, à une amende d’environ 9,6 millions d’euros, soit environ 10 % de ses revenus, a rapporté le Financial Times, le 25 janvier.

Il est reproché à l'application de rencontres gay le partage de données personnelles avec cinq entreprises publicitaires, dont MoPub, un outil de monétisation de Twitter Mobile et propriété de Twitter. Grindr a jusqu’au 15 février pour déposer un recours.

« Les utilisateurs ont été forcés d’accepter les conditions d’utilisation dans leur intégralité pour pouvoir utiliser l’application, et ils ne leur a pas été spécifiquement demandé de consentement quant au partage de leurs données avec des tiers », a précisé l’autorité dans son communiqué. Les faits ont eu lieu jusqu’en avril 2020, date à laquelle la politique de confidentialité de l’entreprise a changé.

La décision fait suite à trois dépôts de plainte en janvier dernier par le Conseil norvégien des consommateurs pour partages illégaux des données personnelles ainsi que des coordonnées GPS et des adresses IP des utilisateurs de l’application, une pratique les identifiant de ce fait explicitement comme faisant partie de la communauté LGBT. Cette pratique est interdite selon le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).

L’entreprise a déjà été au cœur d’une polémique sur le partage de ces données en 2018. L’organisme de recherche Sinsef avait révélé que l’entreprise avait partagé des données personnelles, y compris celles relatives au Sida. L’association française AIDES de lutte contre le VIH avait appelé à boycotter l’entreprise sur Twitter, rappelait Libération.