FTX : Sam Bankman-Fried arrêté aux Bahamas

Le fondateur et ancien PDG de l'exchange de cryptomonnaie FTX fait face à un acte d'accusation fédéral de huit chefs d'accusation aux Etats-Unis. Il risque jusqu’à 115 ans de prison.

Le jeune fondateur et ex PDG de la plateforme d’exchange FTX, Sam Bankman-Fried, dit SBF, a été interpelé lundi 12 décembre aux Bahamas. « Les autorités des Bahamas ont arrêté Samuel Bankman-Fried à la demande du gouvernement américain, sur la base d'un acte d'accusation scellé déposé par le SDNY (District sud de New York ndlr). », a annoncé sur Twitter, Damian Williams, l’un des procureurs fédéraux de New York. La star déchue des cryptomonnaies a été placée en détention provisoire jusqu'au 8 février 2023 en vue d’une possible extradition aux États-Unis. 

SBF risque 115 ans de prison

L'arrestation survient un mois après la faillite de FTX, deuxième plus grande plateforme d’échanges d’actifs numériques, à la suite de rumeurs (confirmées) d’insolvabilité. Depuis, les révélations s'enchaînent à un rythme effréné. L’accusation allègue que Bankman-Fried a dupé à la fois les clients et les investisseurs pour prêter des milliards de dollars à ses autres entreprises, notamment à sa société Alameda Research, basée au Bahamas.

Dans le détail, l’ancien PDG de FTX est accusé de fraude électronique sur les clients et les prêteurs, complot en vue de commettre une fraude sur les marchandises et les valeurs mobilières, un chef de blanchiment d'argent, un chef lié aux lois sur le financement des campagnes. Aux totale, 8 charges ont été retenues contre SBF qui, s'il est reconnu coupable, risque jusqu’à 115 ans de prison.

La Securities and Exchange Commission (SEC), l'organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), une agence fédérale indépendante américaine chargée de la régulation des bourses du commerces, accuse SBF de fraude et d'avoir induit les investisseurs en erreur. 

Une audition au vitriol

Auditionné mardi 13 décembre par la Chambre des représentants, le nouveau dirigeant de FTX John Ray III, a tiré à boulet rouge sur une ancienne direction décrite comme un « petit groupe d’individus grossièrement inexpérimentés ». John Ray III assure ne jamais avoir vu « un tel échec » dans les contrôles d’entreprise. Et ce « à tous les niveaux d’une organisation. » Alors qu’FTX pesait 34 milliards de dollars à son apogée, elle ne disposait pas de département de gestion du risque. John Ray III a également déploré « l’absence quasi totale de documentation ou de traces des différents échanges menées au sein du groupe ».

Selon ses dires, les dirigeants pouvaient accéder directement aux fonds déposés sans aucun contrôle de sécurité préalable. Certaines clés de sécurité renfermant des centaines de millions de dollars en cryptomonnaies étaient stockées sans mesure de protection.