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IA : Un député porte plainte contre ChatGPT

Le député Eric Bothorel a déposé une saisine auprès de la Cnil contre OpenAI. L'élu repproche au chatbot conversationnel ChatGPT de diffuser des inexactitudes le concernant.   

Député de la cinquième circonscription des Côte-d’Armor, Eric Bothorel ne ment pas sur son CV, et il aimerait bien que ChatGPT en fasse autant. L’élu français a interrogé le chatbot d’OpenAI à son sujet et a relevé de nombreuses inexactitudes dans les réponses fournies par l’intelligence artificielle.

Le député a décidé de déposer une plainte, mercredi 12 avril, auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) au titre de l’article 5.1.d du règlement général européen sur la protection des données (RGPD). L'article en question stipule que les données à caractère personnelles doivent être « exactes et, si nécessaire, tenues à jour; toutes les mesures raisonnables doivent être prises pour que les données à caractère personnel qui sont inexactes, eu égard aux finalités pour lesquelles elles sont traitées, soient effacées ou rectifiées sans tarder (exactitude) ».

Un CV inexact

Or, ChatGPT avance qu’Éric Bothorel est né le 20 novembre 1961 à Morlaix (ou le 2 janvier 1975 à Guingamp, ou le 12 juin 1967 à Saint-Brieuc), qu’il est maire de Lannion (ou de Saint-Brieuc), qu’il est élu dans la 2e circonscription des Côtes-d’Armor et a occupé le poste de conseiller régional. L’intelligence artificielle fait également mention d’expériences professionnelles en tant qu’enseignant, journaliste de télévision, ou au sein des services communication du groupe Orange et Havas. Un sacré CV ! Problème, tout est faux.

Le député est en fait né le 20 octobre 1966 à Paimpol. « La circonscription [des Côtes d’Armor ndlr] n’est pas la bonne. Je n’ai jamais été maire de la moindre commune. Je n’ai jamais été conseiller régional. Je n’ai jamais travaillé chez Havas ou chez Orange », a-t-il également expliqué à BFMTV.

ChatGPT n’est pas un moteur de recherche

Amusant ? Pas vraiment. Dans un monde où les fakenews sont monnaie courante, le député s’interroge: « la question est de savoir si peut subsister un outil dont on sait fondamentalement qu'il produit de fausses informations ». Toutes ces erreurs sont en fait intrinsèques à ChatGPT qui n’est pas un moteur de recherche et produit des prédictions et réponses plausibles plutôt que des réponses exactes. C'est en tout cas ce que défend OpenAI en conséquence de quoi : « ChatGPT écrit parfois des réponses plausibles mais incorrectes ou absurdes. », écrit la société. 

Deux premières plaintes contre ChatGPT ont été déposées en France début avril par l’avocate Zoé Vilain et un développeur, David Libeau. Le second reproche également à l’intelligence artificielle de diffuser de fausses informations à son sujet.