#MWC22 : difficile reprise

On a la place cette année de circuler dans les allées du MWC. Le salon donne l’impression cette année de n’être que l’ombre de lui-même. Entre la crise sanitaire et le peu d’annonces des grands constructeurs, la reprise post-Covid est lente du côté de Barcelone.

Un stand Samsung désert. Voilà une image à laquelle le Mobile World Congress ne nous avait pas habitué. Avant la crise sanitaire, il fallait souvent jouer des coudes pour s’approcher des derniers flagships exposés chez les fabricants de smartphones. Mais, à l’occasion de cette édition 2022, c’est à peine si les passants accordent un regard aux derniers Galaxy. Le Sud-Coréen n’est pas le seul dans ce cas. Les stands d’Oppo ou encore de Xiaomi restent peu fréquentés. 

La faute au peu d’annonces de flagships et autres “killers” annoncés à Barcelone. A l’exception d’ordinateurs portables, de quelques smartphones de milieu de gamme et d’objets connectés divers et variés, il y a peu à se mettre sous la dent. Mais ce serait trop facile d’imputer le manque de lancements majeurs à la seule crise sanitaire.

Où sont les flagships ?

Dès 2018 les calendriers des constructeurs s’éloignaient de celui du congrès, certains préférant annoncer leurs nouveautés la veille de l’ouverture du salon, voire plusieurs semaines avant. Bilan : peu de keynotes et de conférences majeures à suivre, tandis que les terminaux exposés sur les stands ont dans leur grande majorité déjà été testés sous toutes leurs coutures.

Du côté des équipementiers aussi, les stands ne sont pas remplis. Chez Cisco, mais aussi chez Nokia ou Ericsson, relégué au fond du hall 2, la foule ne se presse pas. On blâmera le Covid, l’invasion russe de l’Ukraine, le scandale Ericsson List... les justifications ne manquent pas pour expliquer la fréquentation réduite de la grand-messe de la mobilité cette année.

frenchtech

Dans l’espace French Tech, on nous glisse s’être attendu à un public moins dense.Et les vétérans de raconter aux petits nouveaux le faste des années précédentes.

Opérateurs, ESN, intégrateurs... les nouvelles stars

Chez certains, à l’instar de Huawei, la situation est plus enviable. L’équipementier, en pleine opération séduction en Europe, mais aussi en Afrique et au Moyen-Orient, est venu en force et son stand est l’un des rares, côté constructeur/équipementier, à ne pas désemplir. Chez les opérateurs aussi, l’ambiance est moins moribonde que chez les voisins. Il faut dire aussi que les Orange, SK Telecom, Vodafone et autres Telefonica ont mis les moyens. 

Car la 5G est un filon que eux peuvent exploiter plein pot : métavers, robotique, smart city, IoT... tout est prétexte à démonstration, plus ou moins grandiloquente (le stand de SK ressemble ainsi à un véritable parc d’attractions). Peu importe que les véritables innovations se comptent sur les doigts d’une main. 

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En effet, il est moins question de progrès technologiques que de modèles économiques. Autour de la 5G, justement, et de l’Open RAN. On comprend alors pourquoi cette année, ce sont aussi les éditeurs, les ESN (dont Accenture, CapGemini, atos ou encore Inetum) et les intégrateurs qui ont pignon sur rue.