HSBC ouvre un lab pour ses métiers de commerce international

La banque britannique a choisi Paris pour ouvrir un laboratoire et un incubateur pour ses métiers du commerce international et de l’affacturage. 

Si les métiers de la banque en général sont fortement informatisés ce n’est pas le cas pour les secteurs des transactions dans le commerce international ou l’affacturage où le recours au papier est encore bien présent. Pour dynamiser ces activités et rendre les systèmes bancaires transparents performants et fiables, la banque a décidé d’utiliser des technologies issues des fintech comme la blockchain, l’intelligence artificielle et le big data. Pour maîtriser ce nouveau cadre technologique, HSBC s’est doté d’un laboratoire et d’un incubateur sur le modèle du « teste et apprend ». 

Le laboratoire et l’incubateur sont abondés d’un budget de 250 M$ et 8 investissements ont déjà été effectués avec des prises de participation dans Kyriba et Tradeshift. Le laboratoire est géré par la ligne de métiers avec une personne à plein temps. Plus de 50 personnes en interne ont utilisé la structure qui se veut une organisation ouverte sur l’écosystème (clients, fintechs, partenaires métiers, recherche universitaire). 

La localisation à Paris tient du fait que les équipes du commerce international sur place en ont eu l’idée et que le cadre fiscal et les compétences étaient réunis. Le lab parisien collabore avec les labs de la banque sur les autres métiers de l’institution et le lab informatique interne d’HSBC.

Une vue du lab d'HSBC.

Des Tests qui débouchent sur des projets

Le laboratoire analyse les besoins des clients et des collaborateurs de la banque et revoit l’écosystème des fintechs pour mettre en place des maquettes qui ont vocation à devenir des solutions effectives. Le laboratoire a ainsi ciblé une centaine d’entreprises de la fintech qui semblent prometteuses. 

Actuellement une collaboration est en cours avec 6 d’entre elles avec des maquettes autour de 6 thèmes majeurs : IA, Big Data, blockchain, IoT, RPA, recherche universitaire avec des projets autour de la traduction automatique et des chatbots, des objets connectés sur des containers de transports, leur suivi, des applications autour de l’assurance-crédit, la supply chain physique ou financière… Les solutions se veulent très pratiques et utiles opérationnellement. 

Un exemple dans le Big Data

Une des maquettes ayant débouché sur un projet réel a été menée avec la start-up de région de Rennes Semsoft qui travaille sur l’agrégation de données. Jusqu’à maintenant le travail administratif autour du commerce maritime et du transport des marchandises demande la consultation d’un monceau de papiers et de consultations de bases de données. 

Semsoft, et son logiciel Aggrego, permet d’accéder dynamiquement à des données multi-sources en exploitant leur sens. La jeune entreprise est un spin-off d’Orange Labs et valorise 12 ans de recherche auprès de différents instituts comme l’INRIA, l’IRISA et le LRI d’Orsay. La jeune pousse est de plus soutenue par la DGA (Direction Générale de l’Armement) car sa technologie est particulièrement intéressante dans le cadre du renseignement.

La solution agrège les données sur la piraterie, les containers ou navires à risques, la gestion des containers, le suivi maritime des navires les listes officielles de sports (embargo, ports à risques) et la météo marine. Les données remontent vers une base de données virtuelle où elles sont mises au format adéquat pour l’analyse et la restitution. La configuration se réalise selon les paramètres métiers et automatise les processus d’agrégation et de réconciliation. La solution peut être utilisée en mode Cloud. La mise en œuvre de la solution apporte des gains de temps d’un facteur 5. La solution va rejoindre l’application mobile à destination des clients qui sera déployée en 2019 par la banque. Ceux-ci pourront directement suivre l’évolution de leur dossier à partir de leur smartphone ou d’un terminal connecté. Actuellement l’application n’est utilisée qu’en interne chez HSBC. Le PoC et la mise en œuvre de la solution s’est réalisée en moins de trois mois.