Washington demande à ses alliés de fuir Huawei

Les autorités américaines cherchent à dissuader les pays alliés à utiliser les équipements de Huawei dans leurs réseaux. Un travail de lobbying qui porte vraisemblablement ses fruits auprès de certains, mais qui ne devraient pas arranger les relations sino-américaines.

Après l’Australie et le Japon, l’Allemagne et la France songeraient à faire obstacle à Huawei dans leurs futurs réseaux 5G. Selon le Wall Street Journal, les Etats-Unis ne seraient pas étrangers à cette vague de défiance à l’encontre de l’équipementier chinois. Le quotidien rapporte que des officiels américains font du lobbying depuis plusieurs années dans ce sens auprès de leurs alliés.

Des sources anonymes décrivent ainsi plusieurs réunions entre des représentants de Washington et leurs homologues allemands, italiens ou encore japonais. Des pays alliés qui accueillent notamment des installations militaires américaines, ce qui attise les craintes de la Maison Blanche à l’heure où il est question de déployer des réseaux 5G. Les Etats-Unis craignent en effet que l’équipement chinois ne facilite l’espionnage, voire même la perturbation des communications.

Huawei, ennemi public n°1

« Ces pays envisagent de passer à la 5G, nous leur remettons en mémoire ces préoccupations. Les complexités des réseaux 5G les rendent plus vulnérables aux attaques » affirme un des responsables interrogés. Le Wall Street Journal ajoute que Washington aurait recours à l’incitation financière, les Etats-Unis songeant à augmenter leurs aides aux pays qui choisiraient de se passer de Huawei. Car le Chinois, avec 22% du marché, est le premier équipementier télécom mondial, un acteur difficilement contournable.

L’entreprise a réagi à cette information dans un communiqué, indiquant être « surprise de l’attitude du gouvernement américain » et assure que ses clients lui ont réitéré leur confiance. Huawei a toujours soutenu être indépendant du gouvernement chinois et ne jamais avoir utilisé ses équipements à des fins d’espionnage pour le compte de Pékin.