Collaboratif#3 : OpenPaas, le choix de l’open source

La suite collaborative conçue par Linagora, parce que open source et fondée sur une architecture de microservices et d’API ouvertes, est semble-t-il plébiscitée. Y compris par des clients fidèles de Microsoft. Et si l’avenir du collaboratif était dans le libre ?

Être open source n’a pas empêché l’éditeur d’OpenPaaS de travailler sur l’interface et l’expérience utilisateur.

N’y allons pas par quatre chemins : les solutions collaboratives du marché sont généralement fournies clé en main, sans rien devoir installer, en mode SaaS. Voilà qui est fort pratique, mais cela ne répond pas nécessairement à toutes les contraintes de privacy et de sécurité auxquelles une entreprise ou une administration peut être confrontée. De même, malgré toutes les intégrations et les fonctionnalités, les Teams, Slack et autres G Suite sont des blocs monolithiques : vous devrez vous contenter de ce que les éditeurs vous proposent.

L’approche de Linagora est différente. L’éditeur français a développé OpenPaaS, une plate-forme de microservices composant une solution complète de communication et de collaboration. On y retrouve toutes les fonctions d’une messagerie, mail et instantanée, ainsi qu’un aspect bureautique multi-utilisateur temps réel. À cela, il faut encore ajouter des listes de contacts, des outils d’animation de communauté ainsi qu’un calendrier. Soit les fonctionnalités attendues d’une suite collaborative. Mais OpenPaaS marque sa différence avec G Suite ou Office 365 en se posant comme une alternative open source.

Des outils adaptables

La plate-forme repose sur un ensemble de technologies elles aussi open source, à l’instar de nodeJS, SabreDAV, MongoDB, Elasticsearch ou encore Apache James. « On joue à 100 % le jeu du logiciel libre », soutient Alexandre Zapolski, fondateur et PDG de Linagora.

Ce qui implique, premièrement, que OpenPaaS peut être déployé en conteneur, sur machine virtuelle ou sur bare-metal, on-premise, sur un Cloud public ou hybride. Puisque open source, le code source de la plate-forme peut être audité et modifié. Et à partir de là « les utilisateurs d’OpenPaaS ont la possibilité de développer de nouveaux services qui répondent à leurs besoins métier spécifiques ». Ainsi, les équipes de Qwant ont fait le choix de cette solution pour développer Qwant Mail. Le ministère des Armées, pourtant client de Microsoft, recourt également à OpenPaaS pour développer un dashboard, similaire à ce que propose NetVibes par exemple, où chaque utilisateur a accès aux informations nécessaires en provenance des applications métier du ministère.

Hybride

Il y a un peu plus d’un an, dans nos colonnes, Alexandre Zapolski insistait sur le fait que le géant de Redmond « n’est plus contre le logiciel libre, il n’y a plus d’antagonisme comme par le passé ». Un constat qu’il renouvelle aujourd’hui, le PDG estimant que les organisations tendent à sortir d’un univers 100 % Microsoft, privilégiant un « modèle hybride » où s’intègre le logiciel libre. Y compris dans le domaine des outils collaboratifs donc, OpenPaaS « tenant la corde lorsqu’il est en compétition avec les grands du Cloud ».

Les API de la plate-forme sont, bien évidemment, ouvertes, « ce qui permet de rendre possible l’interconnexion avec le legacy ou des services tiers et de consommer n’importe quel service et n’importe quelle data et de l’exposer dans la plate-forme » précise Alexandre Zapolski. Extensible « by design », « c’est la plate-forme qui vient s’adapter au système d’information de l’organisation et pas l’inverse », conclut le PDG de Linagora. Ce qui explique sans doute son succès, aussi bien auprès du secteur privé que public.