Tech : la Russie étouffée par les sanctions internationales

Vladimir Poutine veut pousser l’utilisation et le développement des technologies souveraines pour surmonter les sanctions internationales imposées à la Russie suite à l'invasion de l'Ukraine.

Le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine a admis, lors d’une réunion du Conseil présidentiel lundi 18 juillet, que le pays était confronté à des difficultés « colossales » dans l’industrie des hautes-technologies. La faute aux sanctions internationales imposées par l’Union européenne, les Etats-Unis ou encore le Japon suite à l’invasion de l’Ukraine le 24 février dernier, et qui ont notamment coupé les vannes des livraisons de composants.

« Aujourd'hui, ce ne sont pas seulement des limitations, mais un blocage presque total qui est mis en oeuvre contre notre pays concernant l'accès aux produits étrangers de haute technologie », a-t-il affirmé. Et de poursuivre « c’est un immense défi » pour la Russie cherche des portes de sortie. « Il est clair que nous ne pouvons pas nous développer en étant isolés du monde entier, mais ce ne sera pas le cas – il est impossible d’ériger d’énormes barrières dans le monde moderne », a assuré le président russe.

Patriotisme technologique

Mais en plus des pénuries de composants et d’un accès limité aux technologies de pointe, la Russie est aussi confrontée aux départs des entreprises, au diapason avec les gouvernements occidentaux. Microsoft, Samsung, Intel, Apple… toutes ont suspendu totalement ou partiellement leurs activités en fédération de Russie. Laissant souvent le pays sans alternatives. 

Le président Russe, qui a affirmé que le pays n’allait pas « baisser les bras », a appelé à recourir aux technologies souveraines russes (quand elles existent) et à développer de « nouvelles entreprises nationales innovantes ». Pour l’heure, la Russie a autorisé les importations « parallèles ». Soit, l'importation de produits sans l’accord des détenteurs de la propriété intellectuelle.

Autre limite : le financement par les marchés occidentaux et les institutions financières étrangères des géants russes comme Yandex et Ozon. « Il est indispensable de développer rapidement de tels mécanismes dans le système financier russe, pour que les entreprises russes à croissance rapide puissent attirer des capitaux privés nationaux pour leur développement  », a affirmé Vladimir PoutineC’est aussi à une fuite des cerveaux dans le secteur des nouvelles technologies que le Kremlin doit faire face. Dans ce seul secteur, le pays manquera d'1 million de cadres dès 2024 a reconnu Vladimir Poutine.