LinkedIn : des arnaques à l'embauche plus fréquentes et plus sophistiquées

Ces escroqueries ont rapporté 367 millions de dollars en 2022 rien qu’aux Etats-Unis.

Dans une interview donnée au Financial Times, un dirigeant du réseau professionnel LinkedIn a reconnu que « il y a certainement une augmentation de la sophistication des attaques et de l'intelligence (de celles-ci ndlr) ». Ce phénomène s’expliquerait par la démocratisation du télétravail, le développement de l’Intelligence artificielle et par les licenciements dans les secteurs des nouvelles technologies qui ont relancé la chasse aux opportunités.

Microsoft, propriétaire de la plateforme, essaye tant bien que mal de bloquer les très nombreux faux comptes usurpant l’identité d'employeurs. Mais les arnaques elles, se poursuivent, reconnait Oscar Rodriguez, vice-président de la gestion des produits chez LinkedIn. « Nous voyons des sites web se créer, nous voyons des numéros de téléphone avec une personne décrocher le téléphone et répondre au nom de l'entreprise. Nous assistons à une évolution vers une tromperie plus sophistiquée ».

92 000 arnaques aux Etats-Unis

La plupart du temps, les victimes se font escroquer par des individus se faisant passer pour des recruteurs ou des employeurs qui demandent en dernier lieu de transmettre des données personnelles. Mais plus sophistiquées encore, certaines attaques reposent sur l’intelligence artificielle. Afin, par exemple, de « créer des photos de profil qui peuvent tromper très facilement les yeux humains », indique Oscar Rodriguez. Une fois les proies prises dans la toile, il leur est demandé de transmettre des données à forte valeur ajoutée, de payer pour du matériel informatique ou pour une formation qui, sans surprise, ne leur sera jamais remboursée.

Mais alors, avec quelle efficacité ces arnaques sont-elles menées ? Les chiffres de la Commission fédérale du commerce des Etats-Unis (FTC) parlent d’eux-mêmes. Aux États-Unis, 92 000 arnaques à l’embauche ont été identifiées en 2022. Pour un coût total de 367 millions de dollars pour les victimes contre 210 millions de dollars l’année précédente.