Le torchon brûle entre Atos et Sycomore

Alors que la prochaine assemblée générale d’Atos est prévue pour le 28 juin prochain, le fonds Sycomore, actionnaire minoritaire du groupe, plaide pour le départ du président actuel du Conseil d’administration, Bertrand Meunier. Ce qui n’est pas du goût d’Atos.

Alors que les directions se succèdent depuis 2019 chez Atos et que le groupe a perdu plus de 4 milliards d’euros et vu son cours plonger de 80% en deux ans, les dissensions se font toujours plus fortes.

Le fonds minoritaire Sycomore Asset Management SA qui considère le bilan de l’entreprise « catastrophique » aimerait bien que le président du conseil d’administration Bertrand Meunier cède sa place à Leo Apotheker, ancien patron de HP et de SAP. Ce dernier a déclaré, dans une interview accordée au Figaro : « Je trouve aberrant que le conseil d'Atos n'ait pas au moins un tiers de ses membres qui comprennent vraiment les métiers et les technologies. Il faut faire rentrer les talents nécessaires ». Ajoutant : « Je m'engage par devoir moral devant ce naufrage ».  

Une recommandation de vote en faveur d’Atos

Mais la charge de l’homme providentiel n’est pas du gout d’Atos qui dénonce une tentative de déstabilisation. « Un changement à la tête du conseil d'administration déstabiliserait le groupe et irait à l'encontre de son intérêt social » a déclaré l’administratrice d’Atos, Liz Tinkham, par voie de communiqué. Ajoutant que Leo Apotheker et Cyril Charlot, associé chez Sycomore, « ignorent tout du fonctionnement effectif de la gouvernance d’Atos ».

Institutional Shareholder Services Inc. (« ISS »), l’une des principales agences indépendantes de conseil en vote, a récemment recommandé aux actionnaires de voter contre la révocation de Bertrand Meunier et la nomination de Léo Apotheker en tant qu’administrateur.

L’ISS a notamment écrit dans son rapport du 13 juin 2023 que «la partie dissidente n’a pas présenté d’arguments suffisamment convaincants pour justifier un changement à ce stade ». Et d’ajouter qu’il n’y avait pas de « preuve tangible » du mauvais fonctionnement du conseil d’administration actuel.