

Des initiatives à foison
Et que dire, en 2014, de l’utilisation par la municipalité du robot Nao d’Aldebaran comme agent d’accueil et, l’année suivante, sa mise à disposition dans les maisons de retraite comme assistant d’animation. Nao a d’ailleurs été rejoint l’an passé par son grand frère, Pepper, qui accueillait les visiteurs du Forum de rentrée de la ville puis est parti au Musée français de la Carte à Jouer présenter les différentes collections. Ce musée, justement, est en outre le lieu d’expérimentation du LiFi et de la 5G dans le cadre d’un programme européen. L’Office de tourisme a également co-produit avec Issy Media des parcours touristiques numériques, comprenant des circuits en réalité augmentée, de même qu’un parcours dédié à la « smart city ». En outre, la ville est la première dans l’Hexagone à avoir développé en partenariat avec la société Mediameeting une application vocale pour enceinte intelligente, compatible avec tous les appareils du marché, permettant de demander à la “ Mairie d’Issy ” comment renouveler un passeport, de connaître les horaires d’ouverture des équipements publics ou d’écouter chaque mois le sommaire du journal municipal. « On pressent que les assistants vocaux peuvent devenir de plus en plus importants », nous explique Éric Legale. « Outre l’aspect geek, la voix est un domaine à expérimenter à l’attention du public senior, parce qu’elle peut être un outil de maintien à domicile. »

SI externalisé
À Issy-les-Moulineaux, depuis un peu moins d’une dizaine d’années, Jean-Paul Poggioli assume peu ou prou les fonctions de DSI de la Ville. Pourtant c’est un prestataire externe Médiaterra Consultants, au titre d’AMOA/MOE – assistance à maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre – des systèmes d’information pour la ville. En effet, la commune a fait le choix de l’externalisation pour ses services informatiques, pour des raisons de simplification, de compétences et de coût. Ainsi, Jean-Paul Poggioli assure deux missions principales à savoir l’accompagnement au pilotage stratégique et la mise en œuvre opérationnelle. Quant à l’infogérance, c’est du côté de SPIE, ou plus exactement de sa filiale SPIE ICS, qu’il faut aller chercher. « Nous sommes présents depuis les années 90 aux côtés d’Issy-les-Moulineaux, c’est un client historique », indique Olivier Pensec, ingénieur d’affaires à la Direction des Activités Île-de-France de SPIE ICS. « On a commencé par gérer leurs systèmes de téléphonie et, depuis la fin des années 90, on a repris l’infogérance globale. Nous les accompagnons à la fois dans la partie build (intégration) et dans la partie exploitation et maintenance. Ainsi nous sommes présents sur la partie infrastructure, sur la partie environnement de travail numérique (poste de travail), sur les parties Cloud, cybersécurité, IoT »… Les principales applications de la ville sont majoritairement on-premise, sur les serveurs virtualisés (environnement VMware) de la ville, environ une centaine. Ses équipements sont hébergés dans le datacenter de SPIE ICS situé dans le 17e arrondissement de Paris et redondés dans une salle blanche appartenant à la ville, dans le centre administratif d’Issy-les-Moulineaux. Historiquement, ce second datacenter hébergeait l’infrastructure de la ville et contient toujours la partie télécom, du matériel Cisco. Les équipes de SPIE ICS, basées à Echirolles, supervisent l’infrastructure 24/7, tandis que d’autres équipes en région parisienne assurent les services et le support de proximité sur la centaine de sites que compte la commune.
Issy hyperconvergée
Surtout, après les choix de l’externalisation et de la virtualisation, la ville a opté pour une technologie assez inattendue dans une collectivité : l’hyperconvergence. Un projet porté par SPIE ICS et par Jean-Paul Poggioli entre 2014 et 2015. « Jean-Paul Poggioli est quelqu’un de très novateur, il avait entendu parler de l’hyperconvergence et nous avons eu l’occasion de nous rencontrer. Il a beaucoup apprécié la simplicité d’utilisation de la plateforme et le fait que les tâches de bas niveau ne prenaient pas de temps aux administrateurs », nous confie Christophe Lambert, directeur technique Europe Strategic Business de Cohesity, mais qui à l’époque travaillait pour un certain SimpliVity. Issy-les-Moulineaux avait déjà commencé un travail de virtualisation de son infrastructure et la plate-forme d’hyperconvergence de SimpliVity, qui n’avait pas alors encore été racheté par HPE, s’intégrait totalement dans le vCenter. Par souci de rationalisation des ressources, la solution hyperconvergée avait alors été choisie pour le stockage primaire des données – soit les données “ actives ” pour des fichiers datant de moins d’un mois. « Nous trouvions que nous avions une infrastructure traditionnelle qui n’évoluait pas facilement, composée de baies et de lames classiques. Chaque fois que l’on prévoyait de la croissance, des soucis de développement se posaient, en termes d’I/O par exemple. L’hyperconvergence a permis plus de scalabilité et un coût d’exploitation moindre, surtout que SimpliVity nous a proposé des prix extrêmement compétitifs puisqu’ils s’implantaient en France et cherchaient des références », explique Jean-Paul Poggioli. Du côté de l’infogéreur aussi, la solution hyperconvergée semble n’avoir que des avantages. « C’était une solution qui a permis d’optimiser la place au niveau des infrastructures et de gagner en efficacité, avec une seule et même supervision. C’est un gain pour le client parce que nous, nous sommes plus rapides pour les actes de proximité, donc moins de ressources sont nécessaires, ce qui permet de réaliser des économies », renchérit Olivier Pensec. « Un choix qu’on ne regrette pas du tout, c’est vraiment confortable », conclut Jean-Paul Poggioli.

Le futur de la ville du futur
Vous êtes surpris qu’Issy-les-Moulineaux, où Microsoft a son siège français, utilise encore des bases Exchange plutôt qu’Office 365 ? Figurez-vous que la migration est en cours – mais Exchange reste d’actualité. Une bascule motivée par la transformation de l’espace de travail : 80 % des agents de la municipalité se verront prochainement équipés de PC portables, pour faciliter la mobilité interne et parce que le télétravail se développe. Or, sur une flotte de 750 PC, pour toujours être à jour, le passage de version est « fréquent, long, lourd et coûteux », selon Jean-Paul Poggioli. Pour se débarrasser de la migration et de l’exploitation, et donc pour mieux utiliser des ressources qui pourraient être mobilisées ailleurs, la Ville songe à passer sur Office 365. Un pilote a été mis au point par SPIE ICS et un groupe de travail planche sur le sujet, « pour se concentrer sur les fonctionnalités et comment les métiers peuvent les utiliser au mieux ». Autre sujet brûlant pour Issy-les-Moulineaux, le réseau. Et plus particulièrement le SD-WAN. La municipalité expérimente cette solution avec SPIE ICS et Sophos pour ses petits sites. « Auparavant, des box Internet étaient utilisées, ce qui posait un problème en termes de sécurité et de fiabilité, alors que le SD-WAN offre les capacités de flux, d’administration et de flexibilité tout en permettant de minimiser les infrastructures sur des sites distants et de centraliser la gestion », vante Olivier Pensec. Soit de nouvelles économies car Issy-les-Moulineaux, comme toute collectivité locale, cherche à faire baisser les coûts de fonctionnement au profit de budgets d’investissements. Quid de demain, des prochains sujets ? La commune francilienne travaille déjà avec ses prestataires et partenaires sur l’IoT, le big data. Pour l’ingénieur d’affaires de SPIE ICS, « l’idée c’est de mettre en place des capteurs et surtout de trouver les bons cas d’usage, par exemple diminuer les coûts d’électricité, de chauffage ». Un avis partagé par Éric Legale, qui soutient « qu’il faut se concentrer sur l’environnement, car c’est là que la smart city prend tout son sens ».Une démarche open data citoyenne, dont profitent aussi les services
