Ville numérique : La transfo d'Issy-les-Moulineaux

Sa transformation numérique, voilà bientôt trente ans que la commune francilienne la fait.  Un processus permanent qui voit intervenir de nombreux acteurs mais poursuit un seul et même but : simplifier la vie de l’usager. Quoique par ricochet l’hyperconvergence, l’open data ou l’unification des sauvegardes aient également un impact positif sur les agents de la mairie. Issy-les-Moulineaux et le numérique, c’est une longue histoire. Dès les années 90, Internet était alors balbutiant dans l’Hexagone, la municipalité se lance dans l’aventure. « À l’origine, il y avait trois objectifs au numérique : un facteur d’attractivité territoriale par l’innovation, par le dynamisme, aussi bien pour les habitants que pour les entreprises ; la modernisation des services publics locaux tels que les transports, la culture, l’éducation ; l’anticipation des nouveaux usages des habitants, de sorte que la ville soit dans un rôle d’accompagnateur », énumère Éric Legale, directeur d’Issy Média, la SEM (Société d’économie mixte) en charge de l’innovation et de la communication de la ville. La commune est sans doute bien connue de nos lecteurs et lectrices, ne serait-ce que de nom, en ce qu’elle accueille de nombreuses entreprises de la filière IT : Microsoft y a installé son campus, mais on peut également citer ServiceNow, Cisco, Capgemini, la direction numérique du groupe La Poste ou encore le futur siège d’Orange. Mais Issy, ce n’est pas seulement des géants de la tech et des start-up, ce sont également des usages à l’attention des citoyens. Dès mai 1996, la commune a lancé son site web. Aujourd’hui, www.issy.com en est à sa cinquième génération et comprend un dispositif d’accessibilité pour les personnes malvoyantes, un chatbot, Iris, développé par Ask. hub et destiné à orienter les internautes isséens dans leurs recherches et un portail unifié des services en ligne. Car Issy-les-Moulineaux, non content d’avoir été l’une des premières villes de France à proposer Internet gratuitement dans ses médiathèques et à revendiquer 100 % de locaux raccordables en fibre optique, n’a eu de cesse de dématérialiser ses démarches administratives et de proposer aux administrés des usages innovants. On pourra citer pêle-mêle le paiement en ligne de la cantine, une application mobile dédiée à l’emprunt de livres dans les médiathèques de la commune, l’inscription sur les listes électorales, la demande de carte de stationnement, les demandes d’arrêté d’occupation du domaine public, les activités péri et extrascolaires, l’accès au PLU, un Espace numérique de travail (ENT) pour les écoles, démocratie participative avec la start-up Mon Avis Citoyen et un budget participatif en ligne… La liste est encore longue. Pepper, le robot humanoïde d’Aldebaran Robotics, a servi d’agent d’accueil à Issy-Les-Moulineaux l’an dernier.

Des initiatives à foison

Et que dire, en 2014, de l’utilisation par la municipalité du robot Nao d’Aldebaran comme agent d’accueil et, l’année suivante, sa mise à disposition dans les maisons de retraite comme assistant d’animation. Nao a d’ailleurs été rejoint l’an passé par son grand frère, Pepper, qui accueillait les visiteurs du Forum de rentrée de la ville puis est parti au Musée français de la Carte à Jouer présenter les différentes collections. Ce musée, justement, est en outre le lieu d’expérimentation du LiFi et de la 5G dans le cadre d’un programme européen. L’Office de tourisme a également co-produit avec Issy Media des parcours touristiques numériques, comprenant des circuits en réalité augmentée, de même qu’un parcours dédié à la « smart city ». En outre, la ville est la première dans l’Hexagone à avoir développé en partenariat avec la société Mediameeting une application vocale pour enceinte intelligente, compatible avec tous les appareils du marché, permettant de demander à la “ Mairie d’Issy ” comment renouveler un passeport, de connaître les horaires d’ouverture des équipements publics ou d’écouter chaque mois le sommaire du journal municipal. « On pressent que les assistants vocaux peuvent devenir de plus en plus importants », nous explique Éric Legale. « Outre l’aspect geek, la voix est un domaine à expérimenter à l’attention du public senior, parce qu’elle peut être un outil de maintien à domicile. » Le directeur d’Issy Média ne se décrit pas comme un technicien, au contraire. Lui intervient sur la partie usage, en veille, en expérimentation, en conseil. « J’ai le rôle de l’usager, c’est le parti pris dès l’origine », souligne-t-il. Issy-les-Moulineaux se refuse à recourir à la technologie pour son seul côté clinquant, il ne s’agit pas de faire du numérique pour le seul plaisir de faire du numérique, mais pour mettre ses opportunités au service des usagers. « L’intérêt d’une ville est de toucher tous les aspects de la vie locale : commerce, culture, transport, etc. La collectivité locale reste le meilleur écosystème pour tester la “ ville de demain ” et avoir un retour immédiat sur ces expérimentations. » Pour autant, si la municipalité porte les projets, les entreprises ne restent pas sur le bas-côté. Selon Éric Legale, leur forte présence est un moteur et il ne se passe pas une semaine « sans que nous soyons en contact avec une société, ce qui contribue à amener des idées, des projets ». On pourra citer deux grandes réalisations isséennes. D’un côté, le consortium So Mobility, où l’on trouve la ville, mais aussi Transdev, Cisco, Engie, la Caisse des Dépôts, Bouygues Immobilier et Colas. Son but : expérimenter de nouvelles solutions autour des transports, du parking connecté aux navettes autonomes, dont les expérimentations des véhicules Transdev ont débuté en 2017. De l’autre, IssyGrid, un projet de smart grid porté par la mairie et une dizaine d’entreprises – dont Bouygues, Enedis, Schneider Electric ou encore Microsoft – mené depuis 2012 sur le territoire de la commune. Les équipements de la ville d’Issy-les-Moulineaux sont en partie hébergés dans le datacenter de SPIE ICS dans le 17e arrondissement de Paris. On l’aura bien compris, Issy-lesMoulineaux a fait de l’innovation son cheval de bataille. Mais ces initiatives ne sont que la partie émergée de l’iceberg que constitue le numérique isséen. Issy est une “ petite ” ville de 70 000 âmes, mais la municipalité compte de nombreux métiers et près d’une centaine d’applications métier différentes, un millier d’agents, 750 postes de travail PC auxquels s’ajoutent les 1 300 terminaux des écoles primaires et maternelles. Pour faire fonctionner tout ce petit monde, ainsi que l’ensemble des services dématérialisés, il a été nécessaire de définir un système d’information qui, collectivité oblige, est tourné vers l’usager. « On savait il y a quelques années que le SI allait s’ouvrir, vers les usagers, les citoyens. En dix ans, l’exigence de l’usager n’est plus la même : aujourd’hui l’usager veut pouvoir faire tout depuis chez lui, sans attendre, à n’importe quelle heure. La première priorité est donc de faciliter son parcours avec l'objectif de pouvoir faire 100 % des démarches administratives en ligne. Ce faisant le système d’information doit être un moyen de transformation avec un axe fort défini par la Ville : mettre l’usager au centre du SI. Pour autant, je suis convaincu que cette stratégie nous a aussi fait gagner en productivité », commente Jean-Paul Poggioli.

SI externalisé

À Issy-les-Moulineaux, depuis un peu moins d’une dizaine d’années, Jean-Paul Poggioli assume peu ou prou les fonctions de DSI de la Ville. Pourtant c’est un prestataire externe Médiaterra Consultants, au titre d’AMOA/MOE – assistance à maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre – des systèmes d’information pour la ville. En effet, la commune a fait le choix de l’externalisation pour ses services informatiques, pour des raisons de simplification, de compétences et de coût. Ainsi, Jean-Paul Poggioli assure deux missions principales à savoir l’accompagnement au pilotage stratégique et la mise en œuvre opérationnelle. Quant à l’infogérance, c’est du côté de SPIE, ou plus exactement de sa filiale SPIE ICS, qu’il faut aller chercher. « Nous sommes présents depuis les années 90 aux côtés d’Issy-les-Moulineaux, c’est un client historique », indique Olivier Pensec, ingénieur d’affaires à la Direction des Activités Île-de-France de SPIE ICS. « On a commencé par gérer leurs systèmes de téléphonie et, depuis la fin des années 90, on a repris l’infogérance globale. Nous les accompagnons à la fois dans la partie build (intégration) et dans la partie exploitation et maintenance. Ainsi nous sommes présents sur la partie infrastructure, sur la partie environnement de travail numérique (poste de travail), sur les parties Cloud, cybersécurité, IoT »… Les principales applications de la ville sont majoritairement on-premise, sur les serveurs virtualisés (environnement VMware) de la ville, environ une centaine. Ses équipements sont hébergés dans le datacenter de SPIE ICS situé dans le 17e arrondissement de Paris et redondés dans une salle blanche appartenant à la ville, dans le centre administratif d’Issy-les-Moulineaux. Historiquement, ce second datacenter hébergeait l’infrastructure de la ville et contient toujours la partie télécom, du matériel Cisco. Les équipes de SPIE ICS, basées à Echirolles, supervisent l’infrastructure 24/7, tandis que d’autres équipes en région parisienne assurent les services et le support de proximité sur la centaine de sites que compte la commune. Côté organisation, des comités de pilotage mensuels regroupent le DSI externalisé, SPIE ICS, le directeur général des services d’Issy-les-Moulineaux ainsi que sa sous-directrice. Olivier Pensec indique que SPIE ICS rencontre également Thierry Lefevre, 1er maire-adjoint en charge notamment de l’Administration générale et de la Ville numérique, deux fois par mois autour du schéma directeur. Preuve s’il en est que, malgré l’externalisation, la mairie s’implique dans cette partie immergée de l’iceberg numérique. « Nous sommes dans la co-construction avec la Ville, c’est un travail conjoint », assure l’ingénieur d’affaires de SPIE ICS. Toujours parmi les contractants, n’oublions pas Canon Business Service pour toute la partie reprographie. Et un grand nombre d’éditeurs tiers, dont certains spécialisés, pour les outils métier dédiés aux collectivités (urbanisme, état civil, scolaire et périscolaire, sport, culture…), que la ville fait parfois adapter à certaines de ses spécificités. « On ne prend pas spécialement du SaaS, nous préférons acquérir les solutions et les installer sur nos propres serveurs, du fait de nos exigences en matière de sécurité et de protection des données personnelles », précise Jean-Paul Poggioli. Pour la finance, les RH ainsi que les parties petite enfance et gestion du patrimoine, Issy-les-Moulineaux a recours aux solutions d’Oracle, pour lesquelles il dispose d’une infrastructure propre Oracle. « Nous avons acquis de l’infra auprès d’Oracle, avec les licences et la possibilité de rajouter des VM selon nos besoins », ajoute le responsable de l’informatique de la collectivité. Cette infrastructure est elle aussi redondée, puisque les solutions Oracle sont vitales au bon fonctionnement des services de la municipalité. On trouve en outre de l’Oracle Golden Gate pour la réplication en temps réel des bases de données. Côté sécurité, impératifs obligent, impossible pour les différents responsables interrogés de trop nous en dire : il faudra se contenter de savoir qu’un SoC est semi-externalisé auprès de SPIE ICS et, qu’en plus des protections classiques, Issy-les-Moulineaux a mis en place des solutions de défense en profondeur, de SIEM ainsi qu’une série d’outils pour maîtriser ce qui se connecte au réseau.

Issy hyperconvergée

Surtout, après les choix de l’externalisation et de la virtualisation, la ville a opté pour une technologie assez inattendue dans une collectivité : l’hyperconvergence. Un projet porté par SPIE ICS et par Jean-Paul Poggioli entre 2014 et 2015. « Jean-Paul Poggioli est quelqu’un de très novateur, il avait entendu parler de l’hyperconvergence et nous avons eu l’occasion de nous rencontrer. Il a beaucoup apprécié la simplicité d’utilisation de la plateforme et le fait que les tâches de bas niveau ne prenaient pas de temps aux administrateurs », nous confie Christophe Lambert, directeur technique Europe Strategic Business de Cohesity, mais qui à l’époque travaillait pour un certain SimpliVity. Issy-les-Moulineaux avait déjà commencé un travail de virtualisation de son infrastructure et la plate-forme d’hyperconvergence de SimpliVity, qui n’avait pas alors encore été racheté par HPE, s’intégrait totalement dans le vCenter. Par souci de rationalisation des ressources, la solution hyperconvergée avait alors été choisie pour le stockage primaire des données – soit les données “ actives ” pour des fichiers datant de moins d’un mois. « Nous trouvions que nous avions une infrastructure traditionnelle qui n’évoluait pas facilement, composée de baies et de lames classiques. Chaque fois que l’on prévoyait de la croissance, des soucis de développement se posaient, en termes d’I/O par exemple. L’hyperconvergence a permis plus de scalabilité et un coût d’exploitation moindre, surtout que SimpliVity nous a proposé des prix extrêmement compétitifs puisqu’ils s’implantaient en France et cherchaient des références », explique Jean-Paul Poggioli. Du côté de l’infogéreur aussi, la solution hyperconvergée semble n’avoir que des avantages. « C’était une solution qui a permis d’optimiser la place au niveau des infrastructures et de gagner en efficacité, avec une seule et même supervision. C’est un gain pour le client parce que nous, nous sommes plus rapides pour les actes de proximité, donc moins de ressources sont nécessaires, ce qui permet de réaliser des économies », renchérit Olivier Pensec. « Un choix qu’on ne regrette pas du tout, c’est vraiment confortable », conclut Jean-Paul Poggioli. So Mobility, consortium rassemblant Issy-les-Moulineaux et plusieurs entreprises, développe des solutions de mobilité, y compris connectées. Voilà donc Issy dotée d’une belle plate-forme restructurée, hyperconvergée et efficace. Mais, du côté du backup, la situation est moins idyllique. Six ou sept solutions logicielles différentes sont utilisées, pour autant de gammes de matériel. Même une partie de SympliVity y passe. En 2018, la ville fait là encore le choix de la simplicité opérationnelle et sélectionne Cohesity pour la partie sauvegarde. Et retrouve alors Christophe Lambert. « Cohesity est arrivé en France en mars 2018, Issy-les-Moulineaux a été l’un de nos premiers gros chantiers. » À noter que la commune utilise deux solutions, DataPlatform, le socle avec la déduplication et la compression globale, et au-dessus DataProtect qui va prendre en charge Oracle et Microsoft Exchange. « Pouvoir avoir des sauvegardes de l’environnement Oracle et des VM SimpliVity accessibles immédiatement, c’est un concept qui a beaucoup plu à la ville d’Issy-les-Moulineaux », souligne le directeur technique Europe de Cohesity. D’autant que cette solution de backup s’intègre assez naturellement aux environnements hyperconvergés – sans doute du fait de la création de Cohesity par le cofondateur de Nutanix. « Comme l’infrastructure d’Issy avait déjà été préparée et consolidée, le déploiement de Cohesity s’est passé de manière extrêmement souple », commente-t-il. Le matériel livré en août 2018 a été intégré dans deux datacenters d’une capacité de 50 To chacun en septembre 2018. La phase de paramétrage et de contrôle a débuté en octobre, et le déploiement a été finalisé fin novembre, accompagné d’un suivi jusque début 2019. Pour Olivier Pensec, l’intérêt de Cohesity est d’avoir « un seul et même outil qui permet de gérer toute la donnée, provenant aussi bien des bases Exchange ou Oracle. Auparavant, nos administrateurs système devaient naviguer entre plusieurs environnements… Cohesity représente donc un gain de productivité et d’efficacité ». D’autant que ses fonctionnalités de recherche s’avèrent bien utiles quant à la conformité RGPD, lorsqu’il lui est demandé de supprimer ou de rectifier des données particulières. IssyGrid, projet de smart grid, a fait l’objet d’expérimentation dans différents quartiers de la ville depuis 2012.

Le futur de la ville du futur

Vous êtes surpris qu’Issy-les-Moulineaux, où Microsoft a son siège français, utilise encore des bases Exchange plutôt qu’Office 365 ? Figurez-vous que la migration est en cours – mais Exchange reste d’actualité. Une bascule motivée par la transformation de l’espace de travail : 80 % des agents de la municipalité se verront prochainement équipés de PC portables, pour faciliter la mobilité interne et parce que le télétravail se développe. Or, sur une flotte de 750 PC, pour toujours être à jour, le passage de version est « fréquent, long, lourd et coûteux », selon Jean-Paul Poggioli. Pour se débarrasser de la migration et de l’exploitation, et donc pour mieux utiliser des ressources qui pourraient être mobilisées ailleurs, la Ville songe à passer sur Office 365. Un pilote a été mis au point par SPIE ICS et un groupe de travail planche sur le sujet, « pour se concentrer sur les fonctionnalités et comment les métiers peuvent les utiliser au mieux ». Autre sujet brûlant pour Issy-les-Moulineaux, le réseau. Et plus particulièrement le SD-WAN. La municipalité expérimente cette solution avec SPIE ICS et Sophos pour ses petits sites. « Auparavant, des box Internet étaient utilisées, ce qui posait un problème en termes de sécurité et de fiabilité, alors que le SD-WAN offre les capacités de flux, d’administration et de flexibilité tout en permettant de minimiser les infrastructures sur des sites distants et de centraliser la gestion », vante Olivier Pensec. Soit de nouvelles économies car Issy-les-Moulineaux, comme toute collectivité locale, cherche à faire baisser les coûts de fonctionnement au profit de budgets d’investissements. Quid de demain, des prochains sujets ? La commune francilienne travaille déjà avec ses prestataires et partenaires sur l’IoT, le big data. Pour l’ingénieur d’affaires de SPIE ICS, « l’idée c’est de mettre en place des capteurs et surtout de trouver les bons cas d’usage, par exemple diminuer les coûts d’électricité, de chauffage ». Un avis partagé par Éric Legale, qui soutient « qu’il faut se concentrer sur l’environnement, car c’est là que la smart city prend tout son sens ».

Une démarche open data citoyenne, dont profitent aussi les services

Issy-les-Moulineaux n’a pas attendu que le législateur fasse de l’open data une obligation légale pour les collectivités : sa démarche en ce sens commence dès 2012. Ses objectifs : stimuler la création d’applications, rendre l’action publique plus accessible et plus compréhensible et générer de nouvelles opportunités économiques pour les entreprises. Depuis 2015, la Ville travaille avec la société OpenDataSoft. « Notre rôle, c’est d’être un concentrateur, de se connecter aux différentes sources, de récupérer les données, puis les standardiser, de les mettre au même format et enfin de les mettre en ligne sur un portail », nous explique son CEO, Jean-Marc Lazard. Le site data.issy.com contient l’ensemble de ces données dans deux versions, une publique, ouverte à tous, et une autre réservée aux agents de la municipalité, avec des sources qui ne peuvent pas être publiquement partagées. Il va être ainsi possible de visualiser les points de collecte des déchets ou les places de parking disponibles sur une carte, de consulter les résultats des élections municipales ou européennes, voire les comptes administratifs ou les marchés publics. « Le site contient des données très variées, celles de la compétence de la ville mais pas seulement. OpenDataSoft travaille aussi avec la Région et le Département, qui ont eux aussi ouverts leurs données », fait remarquer le CEO. Sans compter les ajouts de partenaires privés d’Issy, capteurs IoT pour la smart grid d’Issy Grid, places de parking et trajets pour So Mobily, etc. Le but est de fournir aux usagers un hub de données le plus complet possible : 172 jeux de données sont disponibles publiquement, et une petite centaine d’autres ne sont accessibles qu’aux agents de la mairie. C’est utile pour l’usager qui souhaite trouver une place où se garer ou les cheminements accessibles aux personnes à mobilité réduite. Mais les services de la mairie eux-mêmes y trouvent un avantage. « C ’est un impact que nous n’avions pas prévu au départ », raconte Éric Legale, directeur général d’Issy Media. « L’open data a modifié la façon de travailler entre les différents services, nous avons appris à maîtriser, analyser et partager les données ». Pour le CEO d’OpenDataSoft, c’est l’un des intérêts de la démarche, rendre aussi simple que possible l’accès à la donnée en interne. « L’ouverture des données est un levier de la transformation de l’action publique. La donnée sert à améliorer les ser vices existants, d’où l’avantage de faire produire ces données directement par les services métier. Le site permet aux élus et aux services d’avoir accès dans une granularité plus fine aux données, ce qui contribue à faciliter la prise de décision et de casser les silos. Soit faire en sorte qu’elle circule entre les services », souligne Jean-Marc Lazard.