BientĂŽt des QR codes dans TousAntiCovid

VoilĂ  longtemps que l’arrivĂ©e des QR codes dans les restaurants ou les salles de cinĂ©ma est une option explorĂ©e par le gouvernement pour son application de contact tracing. Alors que les portes des lieux de restauration ou de culture restent closes, Covid oblige, TousAntiCovid pourrait trĂšs prochainement ĂȘtre dotĂ© de ce type de dispositif. 

Mi-dĂ©cembre, le ComitĂ© de contrĂŽle et de liaison Covid19 rendait son avis (publiĂ© le 12 janvier) sur le projet de dĂ©cret du gouvernement quant aux prochaines Ă©volutions de TousAntiCovid. Le texte, qui modifie le dĂ©cret du 29 mai 2020 relatif Ă  StopCovid, entend entre autres mesures mettre en place par le biais de l’application un nouveau dispositif de contact tracing. 

Au future point II.7 de l’article 2 du dĂ©cret du 29 mai 2020 modifiĂ©, il est ainsi prĂ©vu parmi les finalitĂ©s de traitement “d’informer les personnes utilisatrices de l’application qu’elles ont Ă©tĂ© dans un dans un lieu clos permettant le rassemblement ou la rĂ©union de plusieurs personnes sur une pĂ©riode donnĂ©e pendant laquelle elles auraient pu ĂȘtre contaminĂ©es par une ou plusieurs personnes diagnostiquĂ©es positives au covid-19”. 

La mĂ©thode n’est pas prĂ©cisĂ©e dans le dĂ©cret mais l’avis du CCL le confirme : il s’agira bien d’un QR code. Ces codes sont dĂ©jĂ  prĂ©sents dans l’application, par le biais notamment des attestations de dĂ©placements dĂ©rogatoires. Mais il s’agit dĂ©sormais de permettre la rĂ©ouverture de certains lieux tout en permettant le suivi des personnes qui s’y trouvent en contact. Le CCL souligne “de maniĂšre simplifiĂ©e”, qu’un QR code sera placĂ© Ă  l’entrĂ©e de certains lieux dits “à risque”. La liste de ces lieux n’a pas encore Ă©tĂ© Ă©tablie et est toujours en cours de dĂ©finition par le gouvernement et SantĂ© Publique France.

Pas d’identification des lieux ni des personnes 

A l’entrĂ©e du lieu, l’utilisateur de TousAntiCovid sera donc invitĂ© Ă  scanner le QR code, rĂ©alisant ainsi un “check-in Ă  la date « d » pour une durĂ©e « t »”. “Si une personne, qui a Ă©tĂ© dans le mĂȘme lieu sur la mĂȘme plage horaire, se dĂ©clare dans l’application, la personne ci-avant reçoit une notification de contact warning, dit Ă  « risque modĂ©rĂ© » (impliquant la surveillance des symptĂŽmes, etc.). Si trois personnes se sont dĂ©clarĂ©es, et Ă©taient sur la mĂȘme plage horaire, alors la personne reçoit une notification classique de contact tracing Ă  « risque Ă©levĂ© »” explique le ComitĂ©.

Au Monde, le secrĂ©tariat d’Etat au NumĂ©rique prĂ©cise que “la manƓuvre enregistrera dans l’application du lieu visitĂ© un identifiant pseudonyme (une suite de caractĂšres propres Ă  chaque lieu mais qui ne comporte pas d’élĂ©ments identifiables), ainsi qu’une date et une heure approximative”. Si un visiteur se dĂ©clare malade, ces informations seront envoyĂ©es au serveur central pilotant le contact tracing. Mais, pour autant, pas question de gĂ©olocaliser les utilisateurs, assure le cabinet de CĂ©dric O puisqu’il sera “impossible de dĂ©sanonymiser les lieux Ă  risque puisque seuls leurs identifiants cryptographiques seront stockĂ©s sur le serveur”. La Cnil aurait d’ailleurs validĂ© l’essentiel du projet de dĂ©cret.

Dans son avis du 15 dĂ©cembre, le CCL signale que “ces modalitĂ©s de recueil de donnĂ©es n’ont pas pour objet, ni pour effet, de mettre en place une gĂ©olocalisation de l’utilisateur. Par ailleurs, elles ne permettent pas davantage de fournir Ă  l’utilisateur des informations Ă  caractĂšre personnel relatives aux autres personnes ayant frĂ©quentĂ© le mĂȘme lieu et lors de la mĂȘme plage horaire”.

D’ailleurs, le QR code ne sera pas rendu obligatoire pour accĂ©der Ă  ces lieux. Une telle contrainte aurait en effet provoquĂ© l’ire de la Cnil. C’est pourquoi le cabinet du secrĂ©taire d’État chargĂ© du numĂ©rique ajoute que, bien qu’il n’exclut pas le recours obligatoire Ă  une mĂ©thode de traçage Ă  l’entrĂ©e des lieux Ă  risque, plusieurs choix seront laissĂ©s : QR code mais aussi cahiers de rappel.