La Chine renforce sa législation anti-trust

PĂ©kin vient d’officialiser les nouvelles rĂšgles anti-monopolistiques dĂ©sormais en vigueur en Chine. Sont surtout visĂ©s les gĂ©ants du numĂ©rique, qui font depuis la fin de l’annĂ©e derniĂšre l’objet d’une surveillance renforcĂ©e de la part des autoritĂ©s. 

Le Cabinet des Affaires de l’Etat chinois vient d’avaliser les rĂšgles anti-trust de l’autoritĂ© de rĂ©gulation des marchĂ©s (SAMR), dont le brouillon a Ă©tĂ© dĂ©voilĂ© en fin d’annĂ©e derniĂšre. Les nouvelles directives viennent interdire et condamner des abus de position dominante, Ă  l’instar des accords d’exclusivitĂ© ou de la dĂ©termination de tarifs fondĂ©e sur les donnĂ©es des utilisateurs. 

Sont tout particuliĂšrement visĂ©s les gĂ©ants chinois du numĂ©rique, Alibaba et ses branches Taobao, Tmall ou encore Ant Financial, Tencent, JD.com, etc. La SAMR explique que ces rĂšgles permettront “d’arrĂȘter les comportements monopolistiques dans l'Ă©conomie des plateformes et de protĂ©ger une concurrence loyale sur le marchĂ©â€. L’autoritĂ© ajoute que ce type de pratiques ont augmentĂ© sans qu’elle ait, du moins jusqu’à prĂ©sent, nĂ©cessitĂ© de rĂ©guler ces comportements. “L'utilisation de donnĂ©es, d'algorithmes, de rĂšgles de plate-forme, etc., rend plus difficile la dĂ©couverte et la dĂ©termination de ce que sont les accords de monopole”. 

Alibaba, bĂȘte noire de PĂ©kin

Il n’en fallait d’ailleurs pas plus pour que ByteDance, la maison-mĂšre de TikTok, dĂ©pose une plainte pour abus de position dominante contre le gĂ©ant Tencent, Ă©diteur entre autres de WeChat et de QQ. Quant Ă  Alibaba, il fait l’objet depuis octobre dernier d’une surveillance renforcĂ©e de la part du gouvernement chinois, qui a notamment bloquĂ© l’IPO de sa filiale Ant Financial, peu aprĂšs que Jack Ma ait tenu un discours fustigeant le systĂšme bancaire chinois. 

L’homme d’affaires a par la suite disparu pendant trois mois, avant de rĂ©cemment refaire surface sans que l’on sache si son soudain silence Ă©tait en lien avec la nouvelle rĂ©gulation des plateformes numĂ©riques. RĂ©gulations qui ne sont d’ailleurs pas sans rappeler celles en vigueur en Europe ou aux États-unis, oĂč les GAFAM sont eux aussi sujets Ă  enquĂȘtes et amendes.