Facebook attaqué pour abus de position dominante par le gouvernement américain

Jennifer Newstead, responsable juridique chez Facebook. Deux actions en justice contre l’entreprise dénoncent des conduites commerciales anti-concurrentielles visant à maintenir son monopole. Les plaignants requiert qu’Instagram et WhatsApp soient cédés. La Federal Trade Commission ainsi que 48 États et territoires américains ont déposé deux plaintes distinctes à l’encontre de Facebook, mercredi 9 décembre, dénonçant des années de pratiques anti-concurrentielles et d’abus de position dominante par l’entreprise dans le but de maintenir un monopole sur son secteur d’activité. « Pendant près d’une décennie, Facebook a usé de sa domination et de son monopole pour détruire de plus petits rivaux et liquider toute compétition, aux dépens des utilisateurs », a déclaré la procureure générale de l’État de New York Letitia James, au détour d’une conférence de presse le 9 décembre 2020. Une déclaration qui rejoint les conclusions de la Federal Trade Commission (FTC), l’agence gouvernementale veillant au droit à la consommation, dans son communiqué du même jour, celui-ci dénonçant même une « stratégie systémique». La Federal Trade Commission fait particulièrement référence à l’acquisition d’Instagram en 2012 pour 1 milliard de dollars, celle de WhatsApp en 2014 pour 22 milliards de dollars ainsi que l’imposition de conditions anti-concurrentielles auprès de développeurs.

Vente d’Instagram et de Facebook

La FTC demande en conséquence à ce que soient vendues les deux entreprises, que Facebook mette fin aux condition anti-concurrentielles auprès des développeurs et que tout rachat ou fusion face l’objet d’un accord préalable avec l’entreprise. Facebook a répondu dans un communiqué officiel et rappelé que la FTC avait validé les deux transactions. Elle qualifie l’action de « révisionnisme historique » et se dit confiante quant à l’issue du procès. «Ces plaintes adoptent une vision étroite et fausse de la compétition […]. La réalité est que les gens n’ont jamais eu autant de choix au bout de leurs doigts qu’auparavant, et nous sommes en concurrence pour capter leur temps et attention face à d’autres applications avec lesquelles ils partagent, se connectent, communiquent ou se divertissent. De part le monde, les gens choisissent Facebook non pas parce qu’ils le doivent mais parce qu’il rend leur vie meilleure », écrit Jennifer Newstead, responsable juridique chez Facebook. Ces actions font suite à la décision du Département de la Justice des États-Unis d’ouvrir une procédure contre Google pour suspicion d’abus de position dominante et montre les inquiétudes du gouvernement américain face à la puissance des entreprises de la tech, écrit le Wall Street Journal.