Gaia-X, «Airbus de la donnée», fait ses timides premiers pas

Une conférence de presse, une association belge et un moteur de recherche de services, voici donc les premières briques de Gaia-X, un projet européen complexe à définir, sinon par ses principes : transparence, interopérabilité et... souveraineté !  Annoncé en octobre dernier, l’Airbus de la donnée, selon Peter Altmaier, a vu officiellement le jour hier. Le ministre allemand de l’Économie et son homologue français, Bruno Le Maire, tenaient en effet vidéo-conférence de presse pour présenter les avancées autour de Gaia-X. Ce projet européen, en l’état très franco-allemand, ne sera pas un cloud destiné à concurrencer les AWS, Google et Microsoft, à en croire le duo, contrairement à ce qui était pressenti. Non, Gaia-X sera... très difficile à définir.  D’abord une association internationale à but non lucratif de droit belge, puisque son siège se trouve à Bruxelles. En sont membres onze entreprises françaises et onze allemandes : Atos, Docaposte, Bosch, Dassault Systèmes, Deutsche Telekom, Orange ou encore Scaleway sont de la partie. S’y ajoutent des représentants gouvernementaux et des institutions scientifiques. Ensemble, ces organisations entendent développer une “infrastructure garantissant la souveraineté et la disponibilité des données”.   Ces différents acteurs vont-ils créer un grand cloud européen ? A priori non. Est développée une architecture technique, dont la première brique documentaire a été publiée, sous-jacente de ce qui semble être une plateforme fédérant les services des partenaires au sein de cet écosystème. Car Gaia-X est également un écosystème rassemblant des entreprises européennes du numérique, et pourquoi pas quelques américaines. 

Principes directeurs

En effet, l’adhésion au projet n’est pas limitée par la localisation géographique mais par l’engagement sur une poignée de principes désormais bien connus de ceux qui suivent les chantres du numérique européen. Transparence, souveraineté des données, interopérabilité, disponibilité et portabilité figurent au menu. L’architecture technique doit donc permettre de faciliter les interactions entre les services et les données qui s’y trouvent.  Ces principes seront vraisemblablement élevés au statut de normes, c’est justement le sens d’un futur document qui listera les « Règles et architecture des normes » (Policy Rules and Architecture of Standards ; PRAAS) sur lesquelles s’appuiera cette architecture Gaia-X. “A partir de la coopération entre 11 entreprises allemandes et 11 entreprises françaises, l’Europe pourra promouvoir une nouvelle culture de de la gestion des données d’entreprise s’appuyant sur les principes d’ouverture, d’interopérabilité, de transparence et de confiance” se félicite Bruno Le Maire.  Mais, pour l’heure, si des tests ont été menés et si on nous annonce que l’exploitation débutera d’ici à la fin de l’année, un seul élément concret a été dévoilé : un moteur de recherche des services proposés par chacun. OVH revient d’ailleurs dans une publication fort détaillée sur l’élaboration de cet outil. Il ne s’agit donc que des prémices d’une fédération d’entreprises, fédération qui semble relativement intégrée par le biais de cette architecture technique facilitant l’interopérabilité. Mais reste encore la question du financement, qui n’est pas bouclé. Au point que, parmi les principes à respecter, Bercy indique dans son communiqué “et une participation équitable ?? pas clair”.