La Tech européenne incite Bruxelles à agir contre les GAFAM
par Emilien Ercolani, le 12 mai 2017 11:26 
Des fleurons IT européens (tels que Deezer ou Spotify) se rebiffent contre les pratiques « anticommerciales » des géants américains comme Google ou Apple. La Commission Européenne réfléchit à un projet de loi.
En pleine réflexion sur la création d’un marché unique du numérique, la Commission Européenne est interpellée par les leaders de la Tech du Vieux Continent sur les pratiques jugées « anticommerciales » de la part des géants américains comme Google ou Apple. Spotify, Deezer, Rocket Internet ou encore FaberNovel se muent en chef de file de ce mouvement qui veut rétablir une certaine équité qui manque, selon eux.
De son côté, Bruxelles a indiqué que serait lancée d'ici la fin de l'année « une initiative concernant les clauses contractuelles et pratiques commerciales déloyales observées dans les relations de plates-formes à entreprises », rapporte Reuters. C’est en effet le but de la démarche des entreprises européennes : trouver un terrain qui permette de se battre à armes égales avec leurs homologues d’outre-Atlantique.
Ce sont clairement les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) qui sont visées. Elles sont en effet accusées d’abuser de leur position dominante pour le plus souvent imposer des clauses et conditions déséquilibrées. Par ailleurs, elles sont aussi visées parce qu'elles « déréférençaient des produits et des services sans information préalable, restreignaient l'accès aux données et que leurs critères de classement des recherches manquaient de transparence ».
Propositions de régulation
C’est donc pour rééquilibrer le débat que la Commission Européenne planche sur un texte. Exemple concret : en 2016 Apple a rejeté une version de l’application Spotify, ce qui avait conduit ce dernier à crier à l’entrave à la concurrence. Dans un long texte publié sur son site, FaberNovel avance quant à lui plusieurs pistes de réflexion pour réguler les « GAFAnomics », nom de l’économie créée par les GAFA. « Ces leviers ou « superpouvoirs » constituent en premier lieu un cadre structurant pour entrevoir les abus qui peuvent émerger dans une économie des plateformes. Mais ils constituent aussi matière à inspiration pour les institutions en quête de renouvellement dans leur approche de la régulation », écrit-il. Vaste programme.