Les voitures sans conducteurs d’Uber font de plus en plus de trajets depuis le début de l’année. Mais selon certains documents internes, les conducteurs humains doivent reprendre la main très régulièrement pour de nombreuses raisons.
Mauvaises expériences des passagers, violation du code de la route, problème technique ou accident grave, les raisons pour lesquelles les conducteurs humains doivent reprendre le volant sont encore nombreuses. C’est ce que révèlent des documents internes obtenus par le site Recode.

Plus de km parcourus
Le premier point du rapport montre que les voitures Uber font de plus en plus de kilomètres de manière autonome. En janvier, les véhicules autonomes ont parcouru environ 8 000 km par semaine. Sur la première semaine de mars, ils ont parcouru près de 40 000 km.
Cette forte progression est en grande partie due à l’augmentation du nombre de voitures en circulation. Elles sont passées de 20 à 43 notamment à Pittsburg et Phoenix.
Mais les progrès au niveau de la conduite autonome en elle-même sont moins significatifs. Les voitures ont toujours des conducteurs humains à bord pour des raisons de sécurité. Et ils sont obligés de reprendre le contrôle très régulièrement.
Depuis début 2017, les voitures n’ont jamais fait en moyenne plus de 2 km en totale autonomie. La première semaine de février, les véhicules ont atteint la moyenne de 1 mile (1,6 km) pour retomber à 0,8 mile (1,3 km) début mars.
Pas plus de 300 km sans problème critique
L’obligation pour les conducteurs humains de prendre le volant peut être due à de nombreuses raisons, comme des marquages au sol effacés, des conditions météorologiques difficiles ou un virage mal négocié. Mais les documents d’Uber différencient les petits problèmes et les interventions critiques. Ce sont les incidents qui auraient causés des dommages physiques ou plus de 5 000 dollars de dommages matériels.

La première semaine de mars, les voitures autonomes d’Uber ont parcouru en moyenne 315 km sans que le conducteur n’ait besoin de reprendre le volant pour une intervention critique. C’est le record de ce début d’année.
À chaque introduction de voiture sur de nouvelles routes, la moyenne baisse drastiquement. La deuxième semaine de janvier, les chauffeurs devaient intervenir en moyenne tous les 80 km. Le système de conduite autonome d’Uber a donc encore beaucoup à apprendre.
Des voitures mauvaises conductrices
Au niveau de l’expérience passager, il y a encore de nombreux progrès à faire. Le nombre de « mauvaises expériences » comme les freinages violents ou les embardées, a augmenté entre janvier et mars.
Il n’est pas question ici de sécurité mais plutôt de confort pour le passager. Pour ces raisons, les conducteurs ont été obligés de reprendre la main tous les 3km en moyenne pendant la première semaine de mars, contre 7km début janvier. Le système est donc encore largement perfectible.
Mais l’enjeu est de taille pour Uber qui pourrait largement réduire ses coûts en remplaçant à terme les conducteurs par des robots.