24 000 cyberattaques déjouées par le ministère de la Défense en 2016
par Elaine Cordon, le 10 janvier 2017 16:34 
Le ministre de la Défense a annoncé, dans un entretien au JDD, que son ministère avait été la cible de 24 000 attaques informatiques en 2016. Il craint un possible piratage en lien avec l'élection présidentielle de mai.
Dans un entretien au JDD, Jean-Yves Le Drian tient à mettre en garde contre une possible tentative de piratage de l’élection française. Le ministre a commenté les accusations de cyberattaques de la Russie envers les États-Unis pendant la campagne électorale, avançant que la France est une victime potentielle de ce genre de piratage.

« Il ne faut pas être naïf, prévient le ministre de la Défense. Il ne peut être exclu que des opérations de même nature que celles observées aux États-Unis cherchent à perturber le processus électoral français. » Mais il précise qu’aucun indice ne fait état d’opérations visant à déstabiliser le vote en France. D’autant plus que seul 1,5 million d’électeurs est amené à voter par voie électronique, la grande majorité glissant toujours un bulletin papier dans une urne.
Des attaques qui « doublent chaque année »
« Depuis que je suis à mon poste et notamment depuis trois ans, la menace cybernétique est devenue majeure y compris sur nos propres outils militaires », assure Jean-Yves Le Drian. Le ministère de la Défense a dû faire face à 24 000 cyberattaques en 2016, dont « quelques centaines, plutôt élaborées, avaient de véritables intentions de nuire. » Aucune attaque n’aurait abouti, grâce au bon système de défense du ministère, selon M. Le Drian.
« Mais le risque sur les infrastructures civiles, étatiques ou d'importance vitale est réel », avertit le ministre. La question de la sécurité des entreprises est aussi un problème selon Michel Lanaspeze, directeur marketing Europe de l’Ouest de la société de logiciels de sécurité Sophos. « La digitalisation croissante de l’économie les expose de plus en plus aux menaces modernes, telles que les attaques par ransomware », souligne-t-il dans un communiqué, rappelant que « toutes les entreprises sont loin de disposer d’équipes d’experts aussi nombreuses que celles du ministère de la Défense. »