La dernière édition de l’IT Press Tour qui a eu lieu en juin avait une connotation infrastructure très forte. Depuis notre dernière visite en Californie, les tendances changent assez rapidement avec l’arrivée sur le devant de la scène de nouvelles technologies comme le stockage objet.
Versity Software est la première entreprise que nous avons visité. Elle propose une offre d’archivage logiciel. Elle annonçait lors de cette visite l’ajout de la technologie objet dans son portefeuille. Pour Bruce Gilpin, fondateur et CEO de Versity, « les clients veulent du stockage objet parce que c’est simple et rapide ». La solution fonctionne sur des serveurs x86 de commodité et fait la part belle à l’open source.
VSM (Versity Storage Manager) est un produit open core propriétaire intégrant le code source SAM-QFS sous licence CDDL version 1 (Common Development and Distribution Licence). Le système de fichiers VSFS (Versity Shared File System) est partagé par les différents nœuds dans un cluster pouvant être composé de milliers de nœuds avec des fonctions de placement automatique des données, des règles de protection des données et la gestion des medias. En plus de l’objet, la solution archive les blocs et les fichiers. La solution objet pour l’archivage permet d’atteindre des niveaux de coûts et de protection assez bas sans avoir les contraintes relatives au stockage sur bandes. Versity souhaite d’ailleurs proposer une approche réaliste de l’archivage en combinant l’objet et le monde Posix toujours présents dans les entreprises. L’éditeur travaille en R&D à construire le premier système de fichiers Posix scalable et travaille à une architecture véritablement scale-out pour sa solution.

Le label France
OpenIO est le Francais de l’étape mais il se développe aux USA. Sa solution de stockage objet permet de transformer les racks de serveurs x86 en pool de stockage et de calcul. La solution imite les environnements des grands du Web pour les mettre au service des entreprises sur leur site. La solution objet de l’éditeur, qui a fait ses preuves chez SFR-Numéricable et Orange, permet de stocker plus de 1000 Po de données et plusieurs milliards d’objets. La différence de la solution d’OpenIO provient de plusieurs caractéristiques technologiques comme le principe d’indirection dans le registre, de la découverte automatique des nœuds dans le cluster du fait de la non consistance dans le hashing. Cette fonction permet d’éviter les baisses de performance lors du recalcul des nœuds dans le cluster lors d’une évolution.
Le placement des données se veut optimal par un load balancing en temps réel qui s’appuie sur un calcul comprenant la capacité, la performance des entrées/sorties et les CPU disponibles. La solution comporte de nombreuses API dont Swift et S3.
Lors de notre visite, Laurent Denel, le CEO de l’entreprise, a annoncé un partenariat avec BackBlaze, un fournisseur de stockage en ligne, pour devenir OEM de l’offre B2, en Cloud, qui se veut l’offre la moins chère du marché (5 cents du Go) ce qui représente un coût de 65K$/an pour le stockage d’1 Po. BackBlaze stocke aujourd’hui sur son offre grand public plus de 200 Po. La solution de BackBlaze se combine à la solution d’OpenIO sur site pour « pousser les murs du datacenter ».
S3 natif
Cloudian est une des entreprises les plus en vue dans la vallée en ce moment dans le domaine du stockage objet et elle connaît un développement rapide avec des ventes multipliées par trois et un taux de succès sur les projets présentés de 90 % ! La réussite de l’entreprise se fonde d’abord sur un pari, celui de l’API S3. Dès le début de son histoire Cloudian s’est appuyée sur cette API qui a connu depuis le bonheur de devenir le standard du domaine. L’entreprise se targue d’avoir d’ailleurs la plus forte compatibilité du marché avec cette API.
Depuis le 6 juin dernier, le logiciel de Cloudian est devenu le stockage objet promu par Lenovo. L’architecture de la solution est originale avec une utilisation native de S3 sur une architecture Peer to Peer sur la base de données Cassandra. La solution est multi locataires. Les règles de stockage se décident au niveau des buckets et le contrôle de la solution se réalise par des outils de qualité de services adjoints au logiciel. La solution comporte aussi des connecteurs pour les systèmes de fichiers (CIFS, NFS, FTP, global locking, global namespace).
Pour la sécurité, les données sont chiffrées de bout en bout et des certificats gèrent les accès utilisateurs. La solution intègre Spark et ElasticSearch. La visualisation est faite par Kibana. La solution est de loin la plus complète que nous ayions pu observer et comprend les fonctions attendues pour un stockage de classe entreprise.