Le PC Linux dominera-t-il un jour le monde ? Linus Torvald y croit toujours !
par Guillaume Périssat, le 12 avril 2016 11:48 
« Dis, Linux, tu veux faire quoi cette nuit ? - La même chose que chaque
nuit, Linus. Tenter de conquérir le monde ! ». Bien présent dans les
environnements serveurs, aux aguets sur l’IoT, Linux ne parvient
toujours pas à percer sur un secteur : le desktop. Ce n’est pourtant pas
faute d’essayer.
Linux est présent sur les serveurs, il pourrait percer dans le domaine de l’IoT et se retrouve dans certains OS (Firefox OS notamment). Même Microsoft s’y met et travaille de concert avec Canonical afin d’intégrer à Windows 10 un morceau d’Ubuntu pour faire tourner Bash. Pourtant, il reste un domaine où Linux et ses différentes distributions sont quasi-invisibles : le desktop.
Prenant la parole lors de l’Embedded Linux Conference à San Diego, Linus Torvald se veut réaliste : « le desktop n’a pas été vraiment conquis comme Linux l’a fait dans bien d’autres domaines ». Mais pas défaitiste pour autant. Hors de question pour celui qui est bien connu pour ses coups de gueule de reconnaître une défaite sur ce segment. « Je souhaite évidemment que Linux domine aussi ce monde, mais il est très difficile d’y entrer » insiste-t-il. « J’y travaille toujours. Depuis 25 ans. Je peux faire ça pendant encore 25 ans ».
Désordres intérieurs
Les causes de ces difficultés sur le segment desktop sont diverses, variées et, à vrai dire, toujours un peu subjectives. Le poids de Microsoft, qui fait sans doute un peu de concurrence déloyale… Des habitudes de consommation solidement ancrées depuis l’arrivée de l’ordinateur personnel… Mais Linus Torvald évoque aussi sa part de responsabilité. Notamment ses coups de gueule lorsque les choses n’avancent pas comme il le veut.
Autre problème, toujours interne, la diversité. C’est une force mais aussi une faiblesse. Existe-t-il un desktop Linux ? Non ! GNOME, KDE, Cinnamon, pour les plus connus. Chacun mobilise ses équipes d’ingénieurs, il n’existe pas de tronc commun et aucun des « bureaux » Linux ne dispose de l’ensemble des ressources que pourrait fournir la communauté.
Enfin, reste la question de l’interface. On sait que les géants, Apple et Microsoft, dépensent des millions et passent des années à travailler leurs interfaces. Peu importe l’efficacité tant que c’est ergonomique (en théorie). Sauf que Linus Torvald voit les choses autrement : « Joli n’est pas mon principal souci. Je suis très satisfait avec le bureau Linux. J’ai commencé le projet pour mes propres besoins, et il y a répondu ».