Rapport GESI : Internet pollue mais dépollue aussi
par Host 03, le 07 octobre 2015 11:30 
Une étude publiée récemment met en exergue le rôle des technologies de l’information et d’Internet dans la pollution mondiale. Toutefois, nombre de confrères ont oublié de préciser que ces mêmes technos sont susceptibles de diminuer les émissions de CO2 de 16,5% à l’horizon 2020.
C’est une nouvelle fois l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein. En effet, si l’on se réfère à des chiffres bruts, le 6ème pays le plus pollueur au monde est un pays virtuel : Internet. En effet, à quelques semaines de la grande conférence sur le climat qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre, une étude menée par la Global Esustainability Initiative (GESI) affirme que le réseau des réseaux et aussi polluant que l’ensemble de l’aviation dans le monde et, rapporté à un pays, il serait le 6ème pollueur au monde. L’ensemble des actions menées par les internautes représenteraient 2% des rejets de CO2 dans le monde. Les 5 pays les plus pollueurs sont la Chine, les USA, la Russie, L’Inde et L’Indonésie. Si l’on rapporte à la pollution par habitant ce sont les Américains, les Russes et les Canadiens qui occupent le top 3.
Datacenter au cercle polaire contre Internet des objets
Et la situation ne devrait pas s’améliorer en dépit de la volonté des grands acteurs de l’Internet de bâtir des datacenter plus écologiques. Facebook, par exemple, va installer un nouveau centre de données à Lulea en Suède avec pour objectif que cette zone proche du cercle polaire arctique permette de refroidir naturellement leur armée de serveurs. En 2012, Facebook annonçait que son empreinte carbone était cinq fois moins importante que celle de Google la même année, soit 285000 tonnes d’équivalent CO2. Mais ces efforts devraient s’avérer notoirement insuffisants. En effet, le déploiement des objets connectés et d’autres technologies comme la 4G vont encore développer les échanges et ainsi contribuer à plus de CO2 versé dans la nature par le biais des activités numériques. Gary Cook, analyste des technologies de l’information à Greenpeace, confirme la tendance: « Si vous observez l’évolution croissante de la demande des centres de données du monde digital, vous verrez que l’efficacité énergétique réduira la courbe des émissions de CO2. Mais cette même courbe continuera quand même à monter jusqu’à la lune».
Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt
Donc, les choses sont claires : il faut réduire Internet et toute cette sorte de choses. Et bien non, justement car le titre de l’étude et l’essentiel des informations contenues ne sont pas liées à la pollution générée par les datacenters mais bien au rôle croissant et déterminant que jouent et vont continuer à jouer les ICT dans la diminution de l’empreinte CO2. Le transport, l’agriculture, la construction sont autant de domaines concernés. Et le GESI estime qu’une utilisation appropriée de ces technos permettrait de réduire de 16,5% la facture d’émissions de CO2.
Le rapport du GESI est accessible à cette adresse après enregistrement de l’internaute sur le site.