Numérique et rapports sociaux : le DRH d’Orange ouvre des pistes
par Emilien Ercolani, le 15 septembre 2015 14:50 
Missionné en avril dernier par l’ex-ministre du Travail, le DRH et Directeur Général Adjoint d’Orange Bruno Mettling a rendu son rapport sur le numérique et les rapports sociaux. Il y évoque les efforts en termes de formation, mais aussi par exemple un « devoir de déconnexion ».
C’est l’ex-ministre du Travail François Rebsamen qui avait commandé ce rapport. Mais c’est désormais Myriam El Khomri, sa remplaçante, qui le recevra et en tirera des conclusions. Le rapport doit être rendu aujourd’hui mais les pistes évoquées par le DRH d’Orange Bruno Mettling sont déjà connues pour parties, grâce à l’AFP qui a pu consulter le document.
Rappelons que François Rebsamen avait confié une « mission d’analyse et de proposition » à Bruno Mettling, avec comme postulat de départ d’envisager le numérique « comme un cadre neuf de production de rapports sociaux (…) ». Le ministre du Travail évoquait « l’émergence d’un individu beaucoup plus autonome [et que] les employés amènent leur travail à la maison et qu’à l’inverse la vie personnelle entre au travail ».
C’est donc sur ces constats que le rapport a été élaboré, fruit d’une trentaine d’auditions complétées par des études. Mais au centre de sa réflexion revient souvent « le nécessaire équilibre vie privée-vie professionnelle », qui est une question fondamentale « notamment pour les cadres » peut-on lire. Bruno Mettling estime que le droit à la déconnexion doit se muer en un « devoir de déconnexion ». Pour cela, il évoque la création de chartes ou de configuration des outils par défaut. Sur ce point, c’est le dialogue social qui est encouragé. En revanche, il préconise de légiférer pour « sécuriser » le forfait jours et donc concrètement de rémunérer des salariés autonomes en fonction du nombre de jours travaillés par an, et non des heures travaillées.
Télétravail et formations
D’autre part, Bruno Mettling encourage également la formation, des managers notamment. Il propose de donner six mois aux branches professionnelles pour faire remonter les besoins. Cela doit s’accompagner d'une interrogation des entreprises elles-mêmes sur leurs pratiques en interne.
Enfin, le DRH d’Orange se félicite que le travail à distance soit de plus en plus courant dans les entreprises ; il concerne « 16% des salariés » et « son développement est un enjeu pour la réussite de la transformation numérique », écrit-il. Toutefois, il faut aussi « diffuser les bonnes pratiques » comme le maintien d'une présence physique régulière afin d'éviter l'isolement du salarié (« réversibilité réciproque »).