La Russie développe ses propres processeurs sur architecture ARM
par Emilien Ercolani, le 23 juin 2014 12:19
Dans le but de se passer des processeurs griffés AMD ou Intel, la Russie annonce qu’elle développe ses propres puces basées sur une architecture ARM, déjà baptisée Baïkal.
Les tensions entre Etats-Unis et Russie entraînent d’inattendus rebonds. Déjà, le pays dirigé par Vladimir Poutine avait créé son propre clone d’Android pour éviter une Google-dépendance. Désormais, il utilisera ses propres processeurs déjà baptisés Baïkal, en référence au lac du sud de la Sibérie. Le but est simple : se passer des modèles Intel ou AMD. Cette décision semble avoir été motivée par les récents événements politiques mais également technologiques, dont les affaires Prism/Edward Snowden (ce dernier ayant trouvé refuge en Russie, ndlr).
Pour cela, la Russie mobilise beaucoup de ressources internes, à commencer par le spécialiste des supercalculateurs T-Platforms, mais aussi Rostec, qui est un regroupement d’entreprises technologiques locales. Enfin, le fonds souverain Rusnano, dédié aux nanotechnologies, apportera des financements.
1 million de machines/an
Le premier processeur, censé être lancé en 2015, est basé sur une architecture ARM Cortex A57, avec support 64-bits. En début d’année, AMD avait annoncé sa première puce pour serveur Opteron A1100 basée sur cette même architecture. Selon la presse russe, Baïkal sera cadencé à 2 GHz, gravé en 28 nm, composé de 8 cœurs (puis 16 cœurs d’ici 2016) et aura deux variantes : les Baïkal M and Baïkal M/S. Le but étant d’équiper tant les serveurs que les ordinateurs des administrations russes, soit 700 000 ordinateurs et 300 000 serveurs par an.